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Une tribune du New York Times consacrée à la “rémunération” des donneurs vivants de rein aux US

Le débat sur la « rémunération » des donneurs vivants de rein bat son plein aux Etats-Unis.

Après l’article publié en octobre 2013 dans le Clinical Journal of the American Society of Nephrology, qui démontrait qu’une rétribution du don serait un modèle efficace pour le système de santé US, ou encore celui du prix Nobel d’économie Gary S. Becker dans le Wall Street Journal en janvier 2014, c’est au tour du New York Times de consacrer une tribune à ce sujet brûlant.

Cette fois, c’est le Dr Sally Satel, psychiatre et elle-même greffée du rein, qui prend sa plume pour réclamer une évolution du système américain, actuellement exclusivement basé sur l’altruisme. Si les fondements du don y sont en effet les mêmes qu’en France – la gratuité en particulier – il n’existe aux US aucune règle quant à la couverture financière des donneurs vivants. Par exemple, rien ne garantit que leurs dépenses liées au don seront intégralement couvertes, aucune indemnité pour compenser leurs pertes de revenus n’est prévue, aucun suivi médical systématique et encore moins de prise en charge en cas de complication… 

Sally Satel réclame donc en premier lieu que tous les donneurs vivants aux US se voient garantir une telle couverture. Ce qui constitue un acquis et semble parfaitement naturel en France apparaît déjà outre Atlantique comme une forme de compensation…

Au delà de ce "socle" qui concernerait tous les donneurs, la question se pose d'augmenter le nombre de ceux qui donnent un rein non pas à un proche, mais à un inconnu, de manière anonyme, qu'on appelle actuellement les "donneurs altruistes". Et selon Sally Satel, l'altruisme, justement, a ses limites.

Si l’auteur réfute l’idée d’une rémunération monétaire immédiate, considérant que cela ferait courir le risque que les plus pauvres et les plus désespérés soient les seuls candidats à ce type de don, elle plaide cependant pour que des incitatifs soient mis en place. Par exemple, des réductions fiscales ou encore une contribution à leur fond de retraite. Elle propose qu’une organisation spécifique soit chargée de recruter ces donneurs, de garantir l'attribution de leurs reins à des patients sur la liste d’attente, de s’assurer de leur aptitude physique et psychologique au don et d'un délai suffisant, d’au moins six mois, entre leur candidature et le prélèvement éventuel, de manière à ce que leur consentement soit indiscutable. 

Sally Satel rappelle que plus de 100 000 patients sont en attente d’une greffe de rein aux USA et que 14 d’entre eux meurent chaque jour, à l’issue de trop longues années passées en dialyse et faute d’avoir été greffés à temps.

 

 

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