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Un accès à la liste d’attente qui reste très inégalitaire selon les régions (Rapport REIN 2016)

Les Etats Généraux du Rein ont mis en évidence de grandes inégalités régionales dans l'accès à la liste d'attente de greffe.

Cinq ans après, elles persistent, voire s'amplifient.

Accès des moins de 60 ans

– Seulement 5,5% des patients de moins de 60 ans sont inscrits avant de commencer la dialyse dans le Nord Pas de Calais (5,1% en 2011), alors que ce taux est 4 fois plus élevé en Midi-Pyrénées (21,5%).

Il existe donc un rapport de 1 à 4 entre la région la plus performante et la moins performante dans le domaine de l'incription préemptive, qui est la stratégie recommandée. 

Après un an de dialyse, le taux d’inscrits parmi les dialysés de moins de 60 ans n’est que de 20% en Nord pas de Calais (28,8 en 2011), et se situe entre 32 et 37% en Picardie (40,7% en 2011), Corse, Lorraine (44% en 2011) et Alsace (32% en 2011). Alors que la faiblesse de ces chiffres avait été soulinée lors des EGR et que des progrès étaient attendus, la plupart de ces régions sont donc en régression depuis 5 ans

Du côté des régions les plus performantes, le taux d’inscrits parmi les dialysés de moins de 60 ans est respectivement de 49% en Ile de France, 50% en Rhône-Alpes, 51% en Aquitaine et 53% en Bretagne. 

Ce taux "record" d'environ un patient sur deux inscrit au bout d'un an de dialyse semble bien faible, d'autant que les contre-indications sont rares chez les moins de 60 ans. Il confirme que les démarches d'inscription sur la liste d'attente restent trop lentes, y compris dans les régions vertueuses. On rappelle qu'au plan national, la durée médiane d'inscription (durée de dialyse au bout de laquelle 50% des moins de 60 ans sont inscrits) est passé de 16 mois en 2011 à 17,1 mois en 2016. 

Après 5 ans de dialyse, les taux d’inscrits parmi les patients dialysés de moins de 60 ans n’est que de 51% en Corse (67,3% en 2011), 55% en Nord pas de Calais (51% en 2011), 61% en Basse Normandie (63% en 2011), 62% en Alsace (donnée non disponible en 2011) et 62% en Champagne Ardennes (63,8 en 2011).

Il est respectivement de 77% en Rhône-Alpes (72,3% en 2011), 78% en Limousin (68,3% en 2011), 80% en Midi-Pyrénées (77% en 2011) et 81% en Ile de France (donnée 2011 non disponible).

Pour les "jeunes seniors" de 60 à 74 ans, les inégalités se creusent encore plus.

– Moins de 1% d’entre eux sont inscrit avant de commencer la dialyse dans le Nord Pas de Calais, contre 8,6% en Pays-de-Loire. L'écart est ici de 1 à 8 ! 

– Au bout de 5 ans de dialyse, plus de 40% d’entre eux sont inscrits en Ile de France, contre moins de 13% dans le Nord Pas de Calais. L'écart est passé d'un facteur 8 à un facteur 3, qui reste considérable.

La fréquence dans certaines régions de pathologies qui représentent des freins à la greffe (obésité, diabéte, etc.) ne suffit pas à expliquer ces disparités, qui montrent l'existance de mauvaises pratiques médicales, dont les patients paient le prix fort.

Cinq ans après les Etats généraux du rein et malgré les recommandations visant à favoriser une inscription rapide sur la liste d'attente, son accès reste insuffisant, souvent en régression, bien trop lent et très hétérogène.

Il s'agit d'une question majeure de santé publique, de qualité et d'accès aux soins. 

Voir aussi :
 

– l'inscription des patients jeunes (<60 ans)

– l'inscription des séniors (>60 ans et >70 ans)

Les autres articles consacrés au rapport REIN 2016

> 85.000 patients dialysés et greffés, dont 11.000 nouveaux en 2016 : un nombre encore jamais atteint

Des démarrages de dialyse trop précoces

> L’autonomie en dialyse continue de diminuer

La dialyse longue ou fréquente, réservée à un tout petit nombre de patients…

Et aussi : Le rapport REIN 2016 sur le site de l'Agence de la biomédecine

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