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Qualité de vie : la greffe fait beaucoup mieux que la dialyse, confirme l’étude QuaviRein

Le rapport de l’étude Quavi-REIN 2011* sur la qualité de vie des patients atteints d'insuffisance rénale chronique terminale vient d’être publié par l’Agence de la Biomédecine. Cette grande étude a permis d’interroger sur leur qualité de vie 1251 patients dialysés et 1658 patients transplantés âgés de plus de 18 ans. Ses enseignements sont majeurs.

L'Etude confirme tout d’abord que les patients transplantés ont une meilleure qualité de vie que les patients dialysés. 

La qualité de vie des personnes greffées est en effet assez proche de celle de la population générale. En revanche, la qualité de vie des patients dialysés est nettement plus dégradée, avec des indices (douleur, vitalité, etc.) inférieurs de 5 à 50% à ceux des greffés.

De manière intéressante, les patients ayant été greffés sans passer par la dialyse (greffe préemptive) ont une qualité de vie encore meilleure par rapport à ceux qui ont été dialysés avant leur transplantation. Les greffes à partir d’un donneur vivant permettent une qualité de vie supérieure à celles réalisées à partir d’un donneur décédé. Enfin, les patients dialysés qui sont inscrits sur liste d’attente ont une meilleure qualité de vie que ceux qui ne sont pas inscrits.

Les différences sont telles que les auteurs concluent que "la façon la plus efficace pour améliorer la qualité vie des patients en insuffisance rénale chronique est l’augmentation de l’accès à la greffe (…) qui augmente les capacités physiques, améliore les relations sociales et réduit les limitations sur le plan physique".

Au-delà de la qualité de vie, la greffe est aussi meilleure pour la santé
L'étude souligne que patients greffés ont globalement un taux de mortalité très inférieur à ceux des patients en dialyse. Entre 60 et 69 ans, 132 patients dialysés sur 1000 sont décédés dans l'année en 2012, contre 27 sur 1000 pour les porteurs d'un rein greffé. Ces résultats confirment que la greffe améliore de façon importante l'espérance de vie.

Des patients insuffisamment informés
Seul un tiers des patients estiment être suffisamment informés des différentes options de traitement. Là aussi, les patients transplantés sont mieux informés que les dialysés. Pour les auteurs, "des efforts majeurs [sont] à fournir pour arriver à donner aux patients plus d’autonomie et à les impliquer davantage dans leurs choix de traitements".

Travail, ressources : moins d’un patient dialysé sur cinq en âge de travailler exerce encore un emploi
L’étude comporte également un volet sur le travail et les ressources des patients dialysés et greffés, réalisé par Renaloo. Il confirme que les effets positifs de la greffe concernent aussi l’accès et le maintien dans l’emploi : les patients transplantés ont une meilleure insertion professionnelle et des revenus plus élevés que les dialysés. Les auteurs estiment que ces résultats, à l’instar de ceux sur la qualité de vie, ne peuvent que conduire à souhaiter l’amélioration de l’accès à la transplantation rénale.

Des inégalités sociales dans l’accès aux traitements 
En outre, les patients les plus diplômés sont ceux qui accèdent le plus facilement et le plus rapidement à la transplantation. Cette étude confirme donc l’existence d’inégalités sociales importantes en néphrologie.

Comment faire mieux ?
Des pistes d’amélioration sont proposées pour améliorer la qualité de vie des patients dialysés. Outre l’accès rapide à la greffe, qui reste la solution la plus efficace, il s’agit notamment de favoriser l’accès à la dialyse autonome et de mieux dépister et prendre en charge la douleur. Pour les patients transplantés, il serait souhaitable d’améliorer le suivi des effets secondaires des traitements et de repérer par des actions de dépistage le risque de dépression.

> Télécharger le rapport QuaviRein 2011

> Voir l'article du BEH réalisé à partir des données de QuaViRein

> Voir notre article consacré à la précédente édition de QuaviRein (2005 et 2007)

 

*Cette étude a été financée par la Direction Générale de la Santé dans le cadre du suivi du plan « Amélioration de la vie des patients atteints d’une maladie chronique » et l’Agence de la biomédecine. Elle a bénéficié des moyens du Centre hospitalier universitaire de Nancy au titre du Service Épidémiologie et Évaluation Cliniques (EEC) et du Centre hospitalier universitaire de Marseille au titre du Service de Santé Publique et d’Information Médicale (SPIM). 
 

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