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L’insuffisance rénale en prévention

11 février 2004, seniorplanet.fr

Dialyse rénale, greffe de reins, deux options thérapeutiques de l’insuffisance rénale terminale qui pourrait, dans bien des cas, être retardée, voire évitée. Prévention et traitement de l’insuffisance rénale chronique avec le Professeur Michel Olmer, néphrologue à Marseille.

Quand les reins filtrent mal

Qu’est-ce que l’insuffisance rénale chronique ? “Les reins ont pour fonction de filtrer le sang pour éliminer les produits toxiques de l’organisme, mais aussi de réguler les quantités d’eau en éliminant l’excédent d’eau de l’organisme”, explique le Professeur Olmer, auteur d’un fascicule sur “Vivre avec une maladie des reins”*. Sachez qu’aujourd’hui, 45 000 personnes en France en souffrent au quotidien, et 7 000 de plus chaque année.

Ainsi, quand les reins filtrent mal, les toxines s’accumulent dans le sang (urée, créatinine, acide urique, etc.) et l’eau est retenue en excès dans l’organisme. Conséquences : des œdèmes peuvent survenir et la tension artérielle s’élève. Ce sont souvent, avec la fatigue, les premiers signes de l’insuffisance rénale chronique (IRC).

“Si un bilan médical n’est pas réalisé lors de ces premiers signes, d’autres symptômes vont apparaître plus tardivement, souvent à un stade avancé de la maladie : nausées, crampes, amaigrissement, démangeaisons cutanées”, prévient le Pr Olmer.

Faut-il pour autant s’affoler à la moindre fatigue ou au moindre trouble digestif ? Non, car les sujets à risque d’insuffisance rénale se recrutent surtout parmi les patients diabétiques et/ou hypertendus (quand leur maladie est mal équilibrée), ou chez ceux qui souffrent d’infections chroniques des voies urinaires.

Certaines maladies plus rares peuvent aussi conduire à une insuffisance rénale : inflammation chronique des reins (glomérulonéphrite), survenue de nombreux kystes à l’intérieur du rein (polykystose rénale), ou des maladies d’origine immunologique (lupus érythémateux, purpura rhumatoïde).

“En présence de telles pathologies chroniques, les patients doivent faire l’objet d’une surveillance rénale régulière pour dépister ou évaluer une insuffisance rénale débutante”, poursuit le Pr Olmer. Enfin, l’âge est, en lui-même, un facteur de risque de l’IRC puisque 25 % des plus de 65 ans en souffrent, parfois sans le savoir.

Le dépistage de l’IRC est bien sûr un élément fondamental de la prévention. “Mais, les circonstances de découverte d’une IRC sont parfois fortuites, en présence de sang ou d’albumine dans les urines, lors d’un examen sur bandelettes à la médecine du travail, par exemple”, explique le Pr Olmer.

Aussi, en présence d’une IRC, un bilan biologique sera réalisé pour évaluer le degré de l’insuffisance rénale et rechercher une pathologie sous-jacente (diabète, hypertension artérielle, etc.). Outre le traitement de la cause potentielle, il est possible de prévenir l’aggravation de l’IRC par un certain nombre de mesures hygiéno-diététiques et de traitements.

“L’adaptation alimentaire à la fonction rénale est un facteur de prévention de l’IRC”, affirme le Pr Olmer qui recommande, en particulier, de diminuer l’apport en protéines (viandes). Par ailleurs, l’arrêt du tabac est fermement conseillé, car l’intoxication tabagique accélère la progression de l’insuffisance rénale.

Mais, il faut être vigilant aussi sur les médicaments prescrits pour d’autres pathologies qui peuvent être toxiques pour les reins (certains antibiotiques, anti-inflammatoires, lithium, etc.). Enfin, un certain nombre de traitements, comme celui de l’hypertension, de l’anémie ou des carences en calcium (souvent associées à l’IRC), agiront sur les conséquences de l’IRC et freineront son évolution.

En présence d’une insuffisance rénale débutante, plusieurs conseils diététiques peuvent être donnés :

  • Eviter les excès de protéines, même si une restriction sévère n’est pas nécessaire au début d’une insuffisance rénale.
  • Boire normalement entre 1,5 litres à 2 litres d’eau par jour, mais ne pas augmenter les quantités de liquides au-delà car le rein risque de ne pas pouvoir éliminer le surplus.
  • Manger des sucres lents (pain, riz, pâtes, pommes de terre) en quantité plus importante (sauf en cas de diabète).
  • Préférer les huiles végétales pour la prévention cardio-vasculaire.
  • Réduire les apports en potassium (chocolat, légumes et fruits secs, banane), difficile à éliminer par les reins quand ils sont malades.
  • Limiter les apports en sel sans les supprimer complètement. Les sels de régime sont interdits car ils contiennent du potassium.
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