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Des médecins jugent Lomu médicalement inapte à la pratique du rugby

8 août 2003, Agence France Presse

L’ailier néo-zélandais Jonah Lomu, qui devrait effectuer sa rentrée samedi après cinq mois d’arrêt, serait inapte à la pratique du rugby de haut niveau en raison de son insuffisance rénale, selon plusieurs avis médicaux et une étude publiée par des médecins de l’université de Louvain (Belgique).

“Des sportifs sous dialyse, on n’en voit pas, car ils sortent du domaine du sport”, a notamment déclaré à l’AFP le Dr Jean-Pierre Koralsztein, médecin du sport.

Pour le Dr Eric Goffin, néphrologue, et le Pr Henri Nielens, du service de médecine physique de l’hôpital St-Luc, à Louvain, “l’anémie, habituelle chez le patient dialysé, réduit en effet le niveau de performance physique”. Pour sa correction, on prescrit de l’érythropoïétine (EPO), qui fait partie des… produits dopants interdits en sport.

Les auteurs signalent d’autre part une réduction fréquente de la masse musculaire et une augmentation de la protéinurie (présence anormale de protéines dans l’urine, notamment l’albumine), en même temps qu’une réduction du débit urinaire lors d’exercices physiques importants.

Lomu, qui souffre d’une insuffisance rénale depuis 1996, a été placé sous dialyse depuis plus de deux mois à raison de trois séances par semaine à l’hôpital d’Auckland. Ce qui signifie que ses deux reins sont atteints de néphropathie (terme générique servant à désigner toute maladie du rein). Son état pourrait nécessiter une transplantation rénale d’ici trois ans.

Dans cette éventualité, son avenir sportif de haut niveau serait définitivement compromis. “Des douleurs articulaires, parfois très invalidantes, touchant essentiellement les genoux et les chevilles”, se manifestent alors, cependant qu’apparaissent dans ces articulations des micro-fractures, selon l’étude publiée par le Dr Goffin et le Pr Nielens.

Les auteurs recommandent donc une pratique sportive modérée, à 60 % de la capacité physique maximale, avant de conclure en… déconseillant les sports collectifs: “Le sportif qui pratiquait un sport de haut niveau avant l’insuffisance rénale peut évidemment reprendre son activité physique en dialyse ou après la greffe rénale. Le danger est de vouloir revenir trop vite au niveau antérieur.”

C’est un danger qui guette apparemment le surpuissant Lomu, lequel ne se ménage pas plus qu’il ne ménage ses adversaires. Il devait participer samedi à un match amical avec son club de Wellington, l’entraîneur John Plumtree attendant de lui qu’il soit “performant”.

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