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Un Français sur six est pris en charge en ALD

Un Français sur six est pris en charge en ALD

Le nombre de patients bénéficiant d’une prise en charge à 100 % pour une affection de longue durée a bondi de 3,9 % en 2009, soit 340.000 personnes de plus. La CNAM identifie des gisements d’économies dans les tarifs hospitaliers et les prescriptions de médicaments onéreux.

Neuf millions. C’est le nombre de patients souffrant d’une ou plusieurs maladies chroniques graves fin 2010, 340.000 de plus qu’en 2009, pour le seul régime général. Diabétiques, hypertendus, cancéreux ou schizophrènes, ces personnes bénéficient du régime des affections de longue durée, qui assure une prise en charge à 100 % des dépenses liées à leur pathologie. La hausse a atteint 3,9 % l’an dernier, selon un rapport transmis hier aux administrateurs de l’assurancemaladie (CNAM). Le taux de croissance oscille entre 3,5 % et 4,2 % par an depuis 2005.

Les patients en ALD représentent 15,5 % de la population du régime général. Si la tendance se poursuit, on passera à 17 % en 2014. Le diabète vient de prendre la première place des affections, avec 1,9 million de malades (+ 6,5 %), passant devant les cancers (+ 3,7 %). L’épidémie de diabète « va continuer de progresser de par le vieillissement de la population », analyse le document.

Et l’espérance de vie des malades progresse – la pathologie est mieux traitée. Les ALD représentent les deux tiers des remboursements, et environ 90 % de leur croissance. A eux seuls, les coûts liés au diabète atteignent 10 milliards d’euros.

Autant dire que la maîtrise des ALD est essentielle pour équilibrer les comptes. Mais les pouvoirs publics sont un peu démunis, car c’est la hausse du nombre de malades qui alourdit la facture. La dépense par patient augmente peu (+ 2 % en 2010). « C’est une croissance des besoins indéniable », relève le rapport. Un décret paru dimanche ferme l’accès au régime des ALD au titre de l’hypertension (uniquement pour les nouveaux malades), mais l’économie sera modeste (20 millions). Quant à l’idée de ne plus rembourser tous les soins à 100 %, évoquée en 2008, elle a été enterrée.

Pour réduire le déficit, l’assurance-maladie identifie d’autres « gisements d’efficience » que les ALD, avant de formuler, la semaine prochaine, des propositions précises en vue du budget 2012 de la Sécurité sociale.

Les médicaments prescrits à l’hôpital, d’abord. La CNAM pointe la « forte croissance » des dépenses de molécules onéreuses, notamment les anticancéreux de nouvelle génération du laboratoire suisse Roche.

Les soins hospitaliers ensuite. Le rapport dénonce « une absence de cohérence dans les tarifs et remboursements aux assurés ». Pour certains actes, les cliniques sont plus chères que le public. C’est le cas pour les endoprothèses vasculaires – 80.000 séjours pas an -, certains pontages aortocoronariens, la chirurgie de l’obésité, etc. Pour « un nombre important » d’actes chirurgicaux, c’est l’inverse. Le tarif facturé par les hôpitaux à la CNAM est supérieur à celui du privé, même en intégrant les dépassements d’honoraires des médecins. Le rapport recense 8 exemples pour lesquels « l’écart va jusqu’à 25 % ».

En ville, l’assurance-maladie critique « une grande hétérogénéité des durées moyennes d’arrêt de travail pour des situations identiques ». Et cela, malgré des « fiches repères de durée indicative d’arrêt de travail » après les actes chirurgicaux les plus courants diffusées auprès des médecins prescripteurs. Si les durées étaient harmonisées, l’économise atteindrait 125 millions.

D’après Vincent Collen, les Echos du 29/06/2011

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