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Les limites de l’hémodialyse trois fois par semaine : le risque de décès est plus élevé après deux jours sans dialyse

Les limites de l'hémodialyse trois fois par semaine : le risque de décès est plus élevé après deux jours sans dialyse

Les patients traités par hémodialyse ont un risque de décès ou de complication grave plus élevé après deux jours sans dialyse en fin de semaine qu'après un seul jour sans dialyse, montre une étude américaine qui pourrait conduire à remettre en question les pratiques actuelles d'organisation de cette activité.

L'étude conduite chez 32.065 patients dialysés est publiée dans le New England Journal of Medicine du 22 septembre 2011.

L'hémodialyse est généralement organisée en trois séances par semaine, avec des espacements entre les séances qui sont deux fois de deux jours (donc un jour sans dialyse entre deux jours de dialyse) et une fois de trois jours, incluant un dimanche (donc deux jours sans traitement entre deux séances).

Mais "les patients en insuffisance rénale terminale ont une capacité limitée de maintien de l'homéostasie en présence de déviations métaboliques ou volumiques par rapport à la normale", notent Robert Foley du United States Renal Data System à Minneapolis (Minnesota) et ses collègues. "De ce fait, il y a depuis longtemps une inquiétude sur l'intervalle de deux jours sans dialyse qui pourrait augmenter le risque de décès".

Pour le prouver, ils ont étudié les risques de décès et de complication cardiovasculaire selon le jour de la semaine dans leur cohorte de patients, qui ont été suivis durant 2,2 ans.

Les chercheurs ont montré que lorsqu'il y avait un intervalle de deux jours sans dialyse, la mortalité et le risque de complications au troisième jour étaient les plus élevés de la semaine.

La mortalité durant les jours qui suivaient deux jours sans dialyse s'élevait à 21,1 pour 100 personnes-années, alors que durant le reste de la semaine elle était de 18/100 personnes-années.

Les chercheurs ont noté qu'il y avait des élévations de la mortalité de cause cardiaque, dont des élévations des arrêts cardiaques et des décès par infarctus, ainsi qu'une élévation de la mortalité par infections.

Il y avait également, dans le jour suivant deux jours sans dialyse, des élévations des hospitalisations pour infarctus, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral et dysrythmie. Globalement, le risque d'hospitalisation pour une cause cardiovasculaire était plus que doublé (44,2/100 personnes-années contre 19,7/100 personnes-années les autres jours).

Notant que la population étudiée est représentative des patients dialysés, les chercheurs indiquent que dans tous les sous-groupes de patients -selon la durée de la dialyse, l'âge, le genre, l'origine ethnique, la cause de l'insuffisance rénale…- la même observation d'un surrisque après deux jours sans dialyse était faite.

Cette étude devrait encore renforcer l'intérêt pour les modalités d'hémodialyse, plus fréquentes, notamment l'hémodialyse quotidienne, dont on sait qu'elle réduit le risque de complications et améliore la qualité de vie.

D'après New England Journal of Medicine, 22 septembre, vol.365, n°12, p1099-1107

 

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4 Commentaires

  • Bonjour,

    Ou en sont les approches de recherche sur le sujet car les centres maintiennent majoritairement les trois jours de dialyse ?

    Merci

    Courage et amitiés

  • Les jours de dialyse sont déterminés en fonction de la bonne utilisation des machines et du personnel.
    L’idéal serait d’être dialysé tous les 2 jours, mais imaginez les problèmes d’intendance que cela produirait.
    C’est donc au malade de se conformer à ces cadences industrielles de travail à la chaîne.
    CQFD

  • Bonjour
    Oui, enfin, pour du travail à la chaîne, c’est cool ! Ce n’est pas Renault !😁

  • Bonjour, mon papa dialyse depuis 20 ans. Maintenant il n’en peut plus et le néphrologue a décidé de passer à 2 dialyses par semaine au lieu de trois. Quelle seront les conséquences ?

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