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Pour m’occuper de mon enfant gravement malade, mourant : à votre bon cœur mes chers collègues !

Pour m’occuper de mon enfant gravement malade, mourant : à votre bon cœur mes chers collègues !

Le CISS revient dans un communiqué du 3 février 2011 sur l’adoption en première lecture de la proposition de loi visant à permettre aux salariés de faire don d’heures de réduction de temps de travail ou de récupération à un collègue ayant un enfant gravement malade.

Le CISS estime que cette proposition visant la générosité et l’altruisme est un faux-semblant, peut-être bien intentionné, mais fortement problématique sur le principe. Car en incitant à une “solidarité locale entre collègues” les parlementaires à l’origine de cette proposition tentent de soustraire cette “prise en charge”, indispensable dès lors qu’il s’agit d’accompagner des proches malades dont le pronostic vital est potentiellement engagé, de la solidarité nationale… c’est-à-dire organisée de façon à être effectivement accessible à tous…

Si ni l’allocation journalière de présence parentale (article L. 544-1 du Code de la Sécurité sociale), ni l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (article L. 168-1 du même code) ne suffisent à compenser la perte de revenus des parents qui interrompent leurs activités professionnelles pour s’occuper de leurs enfants “atteints d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un accident d’une particulière gravité rendant indispensable une présence soutenue et des soins contraignants” (extrait de la proposition de loi), c’est qu’elles sont manifestement inadaptées.

A travers les faits tragiques, à l’origine de cette proposition de loi, ayant donné lieu à la collecte de jour de repos au bénéfice d’un père qui ne demandait que du temps pour accompagner son enfant mourant, la solidarité entre collègues ajoute du pathos au dramatique d’une situation dans laquelle la solidarité nationale échoue à protéger les citoyens confrontés à la fin de vie d’un de leurs proches.

Ensuite, cette proposition creuse des inégalités entre les actifs selon qu’ils sont salariés ou pas, et entre salariés, selon ce que prévoient les conventions collectives ou les accords d’entreprise s’agissant du compte épargne temps.

La valorisation de ce type de « solidarité sectorielle » affaiblit les principes de la solidarité nationale qui sont les seuls à même de garantir une égalité de traitement entre parents ayant à faire face à de tels drames.

Dans le sillon de cette disposition, sera-t-il bientôt possible de troquer ses pauses-déjeuner contre un jour de carence en cas d’arrêt maladie ? Une touchante solidarité entre collègues unis pour faire face à la dynamique par ailleurs engagée de détricotage des dispositions de protection sociale en matière de maladie, et notamment en ce qui concerne les revenus de remplacement avec la volonté affichée du gouvernement de réduire le montant des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie !

L’exemple type d’une mauvaise réponse à un vrai problème !

Voir le communiqué du CISS

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