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Des vaisseaux sanguins fabriqués en laboratoire

9 juin 2003, Cybersciences

À partir de quelques cellules humaines, des chercheurs ont fait pousser des vaisseaux sanguins prêts à greffer.

Un patient qui subit un pontage coronarien a besoin de vaisseaux sanguins de rechange. À l’heure actuelle, les chirurgiens utilisent soit des vaisseaux provenant des jambes du malade, soit des vaisseaux faits de matériaux synthétiques, qui ont tendance à boucher après quelque temps. Ils rêvent de pouvoir utiliser des vaisseaux neufs entièrement biologiques, cultivés à partir de cellules du malade, de façon à éviter tout rejet.

Une équipe de l’Université Duke, en Caroline du Nord, a conçu de tels tissus. Dans EMBO Reports (une publication de l’European Molecular Biology Organization) du mois de juin, ils expliquent avoir cultivé quatre artères d’une longueur de 8 centimètres et d’un diamètre de 3 millimètres.

Ils ont d’abord prélevé un échantillon de cellules musculaires lisses humaines, le matériau de base des vaisseaux sanguins, et ils les ont déposées dans un milieu de culture pour qu’elles se multiplient. Ce type de cellules présente cependant un défaut majeur : elles prolifèrent de façon limitée. Les chercheurs y ont donc introduit le gène TRTh, connu pour sa capacité à faire proliférer les cellules humaines. Ce gène commande la production d’une partie précise d’une enzyme, la sous-unité transcriptase inverse de la télomérase humaine.

Ils ont ensuite installé les tissus cultivés sur des supports cylindriques en polymère biodégradable. Au bout de deux mois, les supports s’étaient dissous et les chercheurs avaient leurs vaisseaux. Il ne restait plus qu’à déposer à l’intérieur des cellules endothéliales, qui forment la couche interne des vaisseaux.

Reste deux importantes vérifications à faire avant la première greffe. Premièrement, il faut que ces tissus supportent la pression du sang pompé par un coeur humain. Deuxièmement, on sait que le gène TRTh est présent dans 90% des cellules cancéreuses; c’est lui qui leur confère leur immortalité. Le gène ne cause pas le cancer, mais il faut simplement s’assurer qu’il ne sera responsable d’aucun autre dysfonctionnement.

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