Coronavirus : Renaloo adresse une lettre ouverte au Premier Ministre sur la reprise en présentiel des travailleurs à risque médical très élevé

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  • Créateur
    Sujet
  • #42080
    Renaloo
    Maître des clés
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    • ★★★★
    • 1440Message(s)

    ✅ Alors qu’un décret est attendu d’un jour à l’autre, mettant fin au 31 août aux dispositifs d’indemnisation permettant aux personnes à risque de forme graves de Covid19 et aux personnes cohabitant avec elles de ne pas se rendr…

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14 réponses de 1 à 14 (sur un total de 14)
  • Auteur
    Réponses
  • #42081
    chapichapo
    Participant
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    • 917Message(s)

    Peut-on avoir un éclairage de vulgarisation scientifique sur l’étude mise en lien ? J’ai l’impression que ça ne parle que des IMC>45 et leurs comorbidités. Bref, comment faire peur aux gens.

    Je voudrais être désinscrite de ce site, svp.

    #42082
    Anonyme
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 211Message(s)

    Bonjour Chapichapo, oserais-je te demander si c’est de Renaloo que tu voudrais être desinscrite? Car plusieurs personnes (Vurtuel,…) ont demandé à être des inscrit récemment et en tant que membre de cette association, j’aimerais comprendre pourquoi?

    #42105
    triton
    Participant
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 953Message(s)

    Le gouvernement vient de sortir un texte ne retenant que 4 cas de personnes fragiles, et nous cochons deux cases sur quatre. Je ne sais pas s’il est vraiment possible de s’isoler, compte tenu que l’on continuera de croiser des gens, la famille, à part se retirer dans une région très isolée. Le masque ne constitue t-il pas en soi un bon confinement, compte tenu que l’on ne peut tout maitriser. Nous avons lutté pour sortir de l’enclave, mais n’est ce pas y retourner encore plus profondément en devant se couper du monde.

    #42106
    triton
    Participant
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 953Message(s)

    Je ne comprends pas l’intérêt de se désabonner de renaloo, et de vouloir effacer son historique. On y est assez libre, on peut raconter toute expérience et toute réflexion, sans être censuré pour déviationnisme, ce que l’on y met, bon ou mauvais, enrichit le débat et la connaissance, et dépasse notre simple personne. Pourquoi le détruire, c’est une bibliothèque rare, sue l’on brûle, de choses dites et introuvables ailleurs.

    #42107
    Anonyme
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 211Message(s)

    Merci Triton pour ta contribution qui a d’autant plus de valeur que tu as tellement d’années d’expérience! Moi je ne peux pas parler en tant que greffée mais seulement de compagne de… mais c’est vrai que c’est hyper compliqué de savoir quoi faire car en Suisse les personnes vulnérables ont été encouragées à travailler avec des aménagements qui ne sont pas toujours possibles. En même temps si l’on reste à l’arrêt, on se met en danger financièrement et professionnellement à assez court terme suivant les professions et la durée de son engagement. Et il y a aussi le raz-le-bol d’être confiné et privé de toute vie sociale. Nous avons scrupuleusement suivi les « recommandations » de se confiner durant six mois mais je ne sais pas si c’est très bon pour la santé mentale. En tous cas je ne me verrais pas priver notre fille de six ans de relations sociales.
    Quelle est la solution? Porter le masque?

    #42108
    Tom
    Participant
    • Glomérule junior
    • ★★☆☆
    • 65Message(s)

    Bonjour,

    Je pense que l’étude signalée est une étude américaine de sur le risque de mortalité des patients atteints de COVID-19.
    Elle est basée sur les données de 6916 patients.
    Mais seulement 17 avec une greffe d’organe, dont 6 sont décédés.

    Dans cette étude, le risque relatif de décès des patients greffés a été calculé à 6,54 (soit une risque de décès 6,54 fois supérieur aux personnes sans greffe), mais avec un intervalle de confiance assez grand (2,66-16,12), c’est à dire que le l’augmentation de risque est comprise entre 2,66 fois et 16,12 fois.
    Ce grand intervalle est dû au petit nombre de patients greffés dans l’étude (17).

    Le texte de l’article de Renaloo compare ce risque relatif à celui des personnes avec un IMC>45 (obésité morbide), qui est 4,18 fois supérieur à celui des personnes ayant un IMC compris entre 18,5 et 24 (intervalle de confiance : 2,12-8,26).

    L’autre facteur de risque relatif de décès nettement augmenté est celui de l’âge, avec par exemple un risque terriblement augmenté de 43,21 fois (intervalle de confiance : 17,80-104,92) pour les plus de 80 ans par rapport à la classe d^âge moins de 40 ans.

    J’ai déjà évoqué cet article dans un autre sujet du forum :
    Lien vers l’article précédent

    Un graphique résume ces risques relatifs :

    Tom

    #42109
    Anonyme
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 211Message(s)

    Merci Tom pour le décryptage que tu fais de toutes ces études et recherches. C’est très appréciable!
    Et ça permet de garder un regard mesuré sur tout ça.

    #42118
    triton
    Participant
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 953Message(s)

    Si j’ai bien compris l’intention du commentaire, la fragilité des greffés n’est pas démontrée, l’échantillon est trop petit, mais pourquoi nous faire cocher deux case sur quatre dans les cas de fragilité retenus par les textes ?

    #42119
    Tom
    Participant
    • Glomérule junior
    • ★★☆☆
    • 65Message(s)

    La seule intention du commentaire est d’expliquer un peu les résultats et les limites de cette étude, et des autres éventuellement publiées sur ce sujet (à savoir les risques relatifs des personnes greffées ou dialysées en cas d’infection par le SARS-CoV-2).

    Premier point : les études sont très récentes, pour une pathologie qu’on connaît encore mal.
    Toutes les études ne sont pas comparables directement, car leurs protocoles, les pays, les populations ne sont pas souvent identiques. Cependant, les deux principaux facteurs qui aggravent le risque de forme sévère ou de décès semblent quasi-systématiquement :
    – l’âge principalement, avec une augmentation du risque qui augmente fortement avec l’âge (dans cette étude, par exemple 40 fois plus de risque de décès pour les plus de 80 ans par rapport aux moins de 40 ans)
    – l’IMC dans une moindre mesure (dans cette étude, par exemple 4 fois plus de risque de décès pour les personnes avec une obésité très forte)

    Pour les greffes d’organes, le risque de décès est 6,5 fois plus élevé que pour les non-greffés. Le risque associé aux greffes semble donc assez important. Mais il est difficile de l’estimer précisément, car il y a évidemment peu de greffés dans la population !

    Les autres études peuvent aboutir à des résultats plus ou moins proches.
    Dans une autre étude anglaise signalée par haut conseil de la santé publique (HCSP), ce risque relatif est d’environ 4 pour les greffes.

    Deuxième point : les décisions administratives sur les personnes à risque élevé ou à très haut risque sont supposées être basées sur les conclusions du HCSP, qui se base lui-même sur les données hospitalières en France et les publications scientifiques.

    Je ne sais pas si ces recommandations sont pertinentes, adaptées à tous les cas de risque aggravé, ni si les recommandations associées sur l’isolement, le télétravail… sont les meilleures.
    Mais je pense pas qu’il faille y voir une volonté de nuire, de stigmatiser. Mais plutôt de prévenir les personnes considérées comme les plus susceptibles de formes graves (et leur entourage) de tenter de compenser un peu le sur-risque par rapport à la population générale, avec une sur-protection par rapport à la population générale.

    Tom

    #42120
    Renaloo
    Maître des clés
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 1440Message(s)

    Merci Tom pour cette analyse, les démarches qui visent depuis le début de la crise à identifier les facteurs de fragilité des différentes populations sont en effet destinées à ce que chacun puisse prendre les mesures de protection qu’il juge utile pour lui-même, au regard de ce risque.

    Malheureusement, les différentes études à travers le monde confirment que le risque est élevé (non pas d’attraper le Covid, mais si on l’attrape, de développer une forme grave et d’en mourir), pour les patients dialysés et greffés, mais aussi pour les patients ayant une fonction rénale diminuée (risque qui augmente d’ailleurs régulièrement avec cette diminution).

    L’avis du HCSP sur les personnes à risque synthétise pas mal de ces données et il est public depuis quelques jours : https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=904

    L’étude OpenSafely, publiée dans la revue Nature, dont il est question plus haut, est considérée comme une des plus complètes, même si elle a des limites. Elle est largement utilisée à travers le monde et par le HCSP. Elle intègre 17M de dossiers de patients britanniques et permet d’identifier les risques “indépendants” associés à tel critère (ex : âge, ethnie…) ou pathologie. Elle définit pour chaque critère un “hazard ratio” (HR). Par ex un HR de 2 signifie qu’une personne porteuse d’une maladie X aurait 2 fois plus de risque de mourir du Covid qu’une personne ayant des caractéristiques parfaitement identiques pour tout, mais qui n’aurait pas cette maladie.

    Ce tableau issu d’Opensafely classe par ordre décroissant les HR associés à différentes pathologies. On voit que greffe, dialyse, et aussi insuffisance rénale, sont en haut de la liste… Il faut se rappeler cependant que le facteur âge reste de très loin le plus important (cf le graphique publié par Tom), et aussi que les HR se multiplient entre eux (par ex âge x IMC x maladie 1 x maladie 2).

    Enfin, si nous nous réjouissons que les patients que nous représentons aient toujours la possibilité de se protéger vis-à-vis d’une éventuelle exposition sur leur lieu de travail, nous sommes bien plus réservés sur le reste du décret sorti voici quelques jours. Nous nous en expliquons ici.

    #42122
    LEYNES
    Participant
    • Petit rein débutant
    • ★☆☆☆
    • 3Message(s)

    Bonjour,
    1/
    Je souhaiterais également réagir de mon côté. Effectivement, je regrette un peu le décalage que je constate à mon niveau entre les médecins du CHU qui assurent mon suivi post-greffe (CHU situé en province) et les éléments qui ont été publiés officiellement par décrets pour les personnes vulnérables. Jusqu’à présent, j’ai toujours eu l’impression de me protéger au mieux moi-même sans que mon médecin du travail, mon médecin traitant ou bien mes néphrologues le fassent à ma place.
    Mes néphrologues ne m’ont jamais recommandé de ne pas reprendre le travail depuis le 11 mai. Ils ne m’ont jamais appelé au sujet du COVID-19. Ils ont néanmoins envoyé en avril un courrier aux greffés/dialysés pour leur préciser de bien respecter les gestes barrières/ consignes sanitaires.

    2/
    Force de constater l’évolution des événements en mai dernier (télévision, presse) en le rapportant à ma situation professionnelle, c’est toujours moi qui les ai appelés pour leur demandé un arrêt de travail. En effet, chez moi, le télétravail n’était pas possible et j’appréhendais fortement de reprendre les transports en communs parisiens (3 heures / jours) dès le 11 mai 2020. J’avais également appris l’existante, via RENALOO, d’un décret permettant de protéger les personnes vulnérables via un maintien à domicile. Je suis donc en arrêt de travail depuis le 11 mai et ce jusqu’au 14 septembre prochain suite à une reconduction tous les mois, et à ma demande, de mon arrêt de travail initial.
    Cependant, mon médecin du travail à appeler il y a une semaine mes néphrologues qui lui ont précisé que je pouvais reprendre le travail sans problème dès l’instant que les gestes barrières étaient respectés. Ils n’ont donc même pas précisé, tant bien que cela soit possible, qu’il était préférable que je sois dans un bureau seul ou bien que mon employeur aménage mes horaires de travail. J’ai eu l’impression de passer pour un « comédien é lorsque j’ai eu mon médecin du travail au téléphone qui m’a précisé que je pouvais reprendre le travail ASAP en présentiel.

    3/
    Alors, oui, je sais que certains greffés ont repris le travail dès le 11 mai et que tout se passe bien pour eux. Dans ce cas, quel est le véritable risque que nous encourrons en tant que greffés ? quelle est le risque que j’encours et est-ce bien à moi d’évaluer les risques qui pèse sur ma santé compte tenu de ma pathologie. J’ai franchement l’impression que oui puisque personne ne me conseille à ce sujet, bien au contraire, personne (mes néphro y compris) ne comprend que je ne puisse pas reprendre le travail dans le respect des consignes sanitaires actuelles. Quel est donc la vraie valeur de ce dernier décret publié le 29 août sur les personnes les plus à risques puisque mes néphrologues n’ont aucune recommandation spécifique sauf de faire attention (comme tout le monde quoi !).
    J’aimerais pourtant pouvoir rester encore en arrêt de travail. Mais je souhaiterais que cela se fasse sur la base d’une recommandation médicale plutôt que par simple arbitrage de ma part au risque de passer pour un salarié fainéant qui ne souhaite pas retourner travailler.

    Cordialement,

    NB : Je suis greffé depuis un peu plus de 2 ans maintenant (faisant suite à une polykystose rénale). Je possède une DFG qui se situe de 200 à 240. Une complication s’est révélée après la greffe engendrant une plicature de l’artère rénale du greffon. Un stent ne peut pas être mis en place dans ce cas de figure ; seule, une intervention chirurgicale avait été envisagée au début de la greffe. La DFG étant stabilisé depuis, cette opération est suspendue.

    #42123
    triton
    Participant
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 953Message(s)

    Cortisone[/url

    Ce que chinois et italiens ont dit des le début

    #42124
    Mona33
    Participant
    • Rognon expérimenté
    • ★★★☆
    • 88Message(s)

    J ai absolument le même ressenti que Leynes : mes nephrologues qui me disent qu il faut que je retourne au travail – je suis instit – alors que je fais partie des personnes touchées par les 4 pathologies à haut risque. Que croire ???

    #42125
    Renaloo
    Maître des clés
    • Néphropathe confirmé
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    • 1440Message(s)

    @Leyne et @Mona, quelques éléments de réponse :

    – le fait que nos pathologies soient dans le décret a vraiment un sens, en terme de risque en cas de contamination. D’ailleurs elles sont aussi identifiées comme “à très haut risque” dans les autres pays et comme on l’a souligné dans la totalité des études un peu sérieuses sur le sujet. Les néphrologues ne sont pas tous informés de ces travaux dont la plupart sont très récents, et certains continuent même à affirmer à leurs patients qu’ils ne risquent rien à attraper le virus. Cette crise a montré que la parole médicale, même lorsqu’elle est affirmée avec force et assurance, mérite parfois d’être questionnée.

    – ça ne signifie pas que cela nous oblige à ne pas aller sur nos lieux de travail et ce n’est absolument pas le conseil généralisé que donne Renaloo. Mais le décret nous donne la possibilité de nous protéger si on estime que c’est nécessaire. En l’occurence la question à se poser c’est le degré d’exposition potentielle au virus. Nous n’avons pas plus de risque que n’importe qui de l’attraper…

    – Donc cette décision va dépendre du degré de circulation du virus dans la région, de l’existence de clusters, des conditions de transports pour se rendre au travail (transports en commun à éviter si la distanciation n’y est pas respectée), mais aussi des conditions de travail (par exemple rien à voir entre un bureau individuel et un open space ou un atelier), des éventuels contacts avec le public, de la manière dont les consignes sanitaires et notamment le port du masque sont respectés dans l’entreprise, en réunion, dans les espaces collectifs, etc.

    Dans notre expérience, à partir des nombreux témoignages reçus depuis le déconfinement, les reprises en présentiel qui se passent bien sont celles pour lesquelles les personnes sont parfaitement rassurées sur leur sécurité au travail.

    Une reprise en présentiel n’est pas forcément définitive : en cette période d’intensification de la circulation épidémique, certains, notamment dans les grandes métropoles, ont déjà demandé à rebasculer en 100% télétravail ou en chômage partiel en attendant que “les choses se calment”. Ce décret permet aussi cette souplesse.

    En tout cas le décret a “force de loi” donc un médecin du travail qui imposerait une personne correspondant à ses critères une reprise en présentiel engagerait gravement sa responsabilité.

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