Les complications médicales

Les complications médicales

L’insuffisance rénale entraine de nombreuses complications, dont certaines existaient bien avant le début de la dialyse, mais dont l’évolution peut se poursuivre en dialyse.

L’hypertension artérielle

Un des premiers facteurs de risque d’atteinte cardio-vasculaire lié au mauvais fonctionnement des reins est l’hypertension artérielle. L’augmentation de la pression artérielle est liée à la maladie rénale elle-même mais aussi à la rétention en eau et en sel qui lui est souvent associée. C’est la raison pour laquelle des mesures diététiques et en particulier un régime alimentaire pauvre en sel sont souvent recommandés.
La dialyse, en retirant de l’organisme l’excès d’eau et de sel, va contribuer à réguler la pression artérielle. Des médicaments sont également souvent nécessaires. Mal contrôlée, l’hypertension artérielle peut avoir des conséquences graves, notamment sur le cœur et les vaisseaux.

Les troubles du calcium et du phosphore

Ils sont directement liés au mauvais fonctionnement des reins et sont partiellement corrigés par la dialyse.
Ils provoquent aussi l’atrophie des glandes parathyroïdes et la production excessive d’hormone parathyroïdienne (PTH), qui va puiser directement le calcium dans les os et les fragiliser, avec des manifestations douloureuses et un risque de fractures.

Le calcium et le phosphore en excès vont se fixer dans divers tissus de l’organisme (dépôts phosphocalciques), en particulier dans la paroi des vaisseaux sanguins qui devient rigide, ce qui entraine une résistance à la circulation du sang.
La présence de calcifications peut entraîner des complications cardio-vasculaires, par exemple :

  • Au niveau du cœur : angine de poitrine, infarctus, troubles du rythme, insuffisance cardiaque
  • Au niveau des artères : accidents vasculaires cérébraux, artérite des membres inférieurs

Les dépôts phosphocalciques peuvent aussi se produire dans d’autres organes et sous la peau, provoquant notamment des démangeaisons souvent très désagréables (« prurit »).
Le contrôle de la PTH par un médicament est souvent nécessaire. Lorsqu’il n’est pas ou plus suffisant, le recours à la chirurgie est possible.
La prévention des complications cardiovasculaires passe par le contrôle des taux de phosphore et de calcium, grâce à un régime alimentaire adapté et à des médicaments, mais aussi par le traitement de l’hypertension artérielle, de l’excès de cholestérol dans le sang, du diabète, l’arrêt du tabac, le maintien d’un exercice physique régulier, etc.

L’anémie

Lors de l’insuffisance rénale, les reins endommagés ne produisent plus suffisamment d’érythropoïétine (EPO), hormone qui stimule la production des globules rouges par la moelle osseuse. L’anémie se manifeste par une grande fatigue physique et psychique et peut aussi aggraver les troubles cardiaques. L’EPO, associée à un traitement du déficit en fer, permet dans presque tous les cas de restaurer un taux de globules rouges satisfaisant et de préserver la qualité de vie.

Les infections bactériennes et virales

Les patients dialysés sont plus sensibles aux infections, en raison principalement d’une diminution des défenses de l’organisme lié à l’insuffisance rénale, parfois de la malnutrition.
La présence d’un cathéter peut favoriser ces infections. Les centres de dialyse, malgré des règles d’hygiène strictes, peuvent favoriser la propagation de certaines infections bactériennes, notamment liées au staphylocoque doré. Les infections à mycobactéries, comme la tuberculose, sont aussi plus fréquentes. Dans tous les cas, des traitements existent.
La contamination par des virus, notamment ceux de l’hépatite B et C, constitue également un risque. La vaccination contre l’hépatite B est systématique avant le début du traitement de suppléance, mais son efficacité n’est pas toujours assurée.

En dialyse péritonéale, Il existe un risque de péritonite (infection du péritoine), en raison de la porte d’entrée que constitue le cathéter. Cependant, avec les évolutions de la technique et une hygiène adaptée, la fréquence de ces infections est désormais faible.

L’anxiété, la dépression et autres troubles psychiques

L’insuffisance rénale traitée par dialyse est fréquemment associée à des difficultés psychologiques, des troubles anxieux ou dépressifs. Des troubles sexuels peuvent aussi survenir. Au delà du soutien psychologique proposé par certains centres de néphrologie, une prise en charge adaptée est alors nécessaire. Une psychothérapie ou un traitement médicamenteux, voire les deux, peuvent être mis en œuvre.