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Sandrine : le don n’enlève rien, il apporte beaucoup

La vie de mon frère a changé lorsqu’on lui a diagnostiqué une polykystose rénale.
Ce diagnostic a aussi révélé l’origine de la maladie et a sauvé mon père d’un anévrisme aortique.
Cela faisait quelques années que mon frère était suivi quand un jour, en sortant de l’hôpital, il m’appelle pour me dire que ses résultats sont très mauvais, qu’on lui parle de dialyse et qu’on l’a inscrit sur la très, très longue liste des demandeurs d’organes.
J’ai réagi immédiatement en lui disant qu’on pouvait vivre chacun avec un rein, et lui ai demandé de se renseigner auprès de son néphrologue.
Ma décision était prise, naturellement.
L’aventure a commencé là, et quelle aventure.
Au premier rendez-vous chez le néphrologue, il m’explique que le chemin sera long et compliqué. Je confirme, mais qu’importe. Presqu’un an avant l’opération, j’ai passé des dizaines d’examens plus poussés les uns que les autres, du coup je suis sûre d’être en excellente santé, et suivi des étapes médicales et juridiques dans un processus long et minutieux. De plus, j’ai arrêté de fumer pour être sûre d’être opérée !

Mais tout peut s’arrêter à n’importe quel moment, c’est ce qu’il y a de difficile dans ce processus, de ne rien pouvoir contrôler, de ne pas être maître du jeu malgré une décision claire et ferme.

Enfin la transplantation s’est faite. Tout s’est passé parfaitement, même si mon rein était plus compliqué que prévu.
Il a eu du mal à démarrer, il est mal vascularisé, ma veine est petite et ne laisse pas passer assez de sang. C’est l’angoisse, le doute aussi pour mon frère et moi. Et si nous avions fait le mauvais choix ? Et puis enfin on trouve une solution et quelques semaines plus tard, ça y est, le rein tout neuf (ou presque) de mon frère se met en marche.
Il n’y a pas de miracle, la greffe n’est pas une panacée universelle, mais cette solution de greffe à partir d’un donneur vivant est sûrement la plus appropriée aujourd’hui. Elle permet à mon frère de vivre, d’avoir une activité normale, de travailler, d’avoir sa vie de famille. Bien sûr les traitements anti-rejets sont contraignants et ont aussi leur lot d’effets secondaires, mais ce ne sont pas ceux de la dialyse.

En ce qui me concerne, ma santé est parfaite, le don n’enlève rien, il apporte beaucoup.
J’ai vécu tout cela comme un chemin personnel qui m’a fait grandir, mon chemin initiatique à moi en quelque sorte. Il y a des douleurs physiques après l’opération, c’est normal, mais ça ne dure pas, du coup, rien d’insurmontable du tout.
Depuis, tout va bien pour nous deux et je suis heureuse qu’on ait pu faire cette transplantation.

Sandrine
 

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1 Commentaire

  • Bonjour j’aimerais savoir a quelle age vous aviez donner votre reins

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