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851 patients dialysés et 259 patients transplantés infectés par le Covid-19 en France au 6 avril 2020

Coronavirus / COVID-19 : L’Agence de la biomédecine vient rendre publiques de nouvelles données sur la progression de l’épidémie chez les patients traités par dialyse ou greffe*.

Au 6 avril 2020, on recense 1110 patients contaminés par la maladie COVID19 en France, dont 259 patients transplantés rénaux et 851 patients dialysés.

Parmi eux :

 au moins 49 patients transplantés et 42 patients dialysés sont passés par la réanimation

 27 patients transplantés et 123 patients dialysés sont décédés

Des informations sur les caractéristiques d’un sous-échantillon de 199 patients transplantés et 554 patients dialysés sont également proposées.

Les patients contaminés ne semblent pas avoir des profils très différents de l’ensemble des patients greffés et dialysés en France : âge médian des greffés infectés  60 ans (58 ans pour l’ensemble des greffés en 2017), 72 ans pour les dialysés infectés (71 ans pour l’ensemble des dialysés en 2017).

Un focus sur les patients dialysés décédés, dont l’âge médian est de près de 77 ans et dont les deux tiers sont des hommes, confirme que, comme dans la population générale, la gravité du COVID-19 est fortement liée à l’âge et aux maladies associées (comorbidités) des personnes atteintes.

Dans le même temps, quelques pays voisins rendent aussi publiques des informations sur l'épidémie.

 Selon la société savante espagnole de néphrologie, 234 patients dialysés ou greffés étaient infectés par le COVID-19 en Espagne au 28/03 dernier. 

  • 161 (68%) de ces patients étaient hémodialysés, 61 (26%) transplantés rénaux et 12 (5%) en dialyse péritonéale.
  • 201 (86%) ont été hospitalisés et 14 (6%) ont été admis en réanimation.
  • 49 de ces patients sont décédés et 10 étaient considérés comme guéris à la date de publication des données.
  • Les trois quart des patients restaient en « infection active » à la date de publication de ces données.

 Au Royaume Uni, pas moins de 994 patients dialysés étaient contaminés au 2 avril 2020, parmi lesquels 110 sont décédés dans un délai de 2 semaines.

Toutes ces données restent difficiles à interpréter : 

  • les patients dialysés et greffés bénéficient plus souvent de dépistages que la population générale 
  • la durée d’évolution de la maladie, souvent de l'ordre de trois semaines en cas de forme grave, rend nécessaire un peu plus de recul pour connaître le devenir des patients contaminés.

Elles confirment malgré tout que les patients dialysés, proportionnellement plus nombreux que les greffés à être contaminés, sont particulièrement exposés au virus. La nécessité de se rendre en dialyse trois fois par semaine rend de fait impossible un réel confinement.

Des questions se posent également sur leur mortalité, qui semble élevée.

Selon un article paru ce jour dans Le Monde, une note de l’ARS Ile-de-France indique ainsi que « La mortalité des patients traités par dialyse et infectés par le Covid-19 est élevée, voisine de 20 %, d’après les premières données relevées en France et dans d’autres pays européens ».

Le Pr Bertrand Knebelmann, néphrologue à l’hôpital Necker, précise que ces données confirment celles publiées dans des études chinoises, italiennes ou espagnoles, qui montrent un taux de mortalité de 15 % à 30 % chez les patients dialysés ».

L’article pointe l’inquiétude majeure pour les patients « de ne pas être admis dans les services de réanimation, qui doivent faire des tris en raison de la pénurie de lits, notamment dans le Grand-Est, et en Ile-de-France ».

➡️ A ce stade, si une conclusion peut être tirée de ces informations, c'est la nécessité d'éviter au maximum ce virus et donc de respecter le confinement.

> Voir le bulletin n°2 de l'AbM sur les patients dialysés et greffés contaminés par le coronavirus

Et aussi :

 

*L'Agence de la biomédecine précise que « ces chiffres ne peuvent être considérés comme étant exhaustifs ».

Courage et prenez soin de vous et de ceux que vous aimez.

 

 

 

 

 

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7 Commentaires

  • Si je divise 259 greffés contaminés par 27 décédés, ça fait une mortalité de 10%. A mettre toutefois en rapport avec l’âge moyen et les comorbidités, bref ce taux est très approximatif…

  • Le calcul ne peut être fait ainsi car la maladie peut évoluer sur environ 3 semaines. Parmi ces patients greffés, certains ont été diagnostiqués il y a juste quelques jours, leur maladie est en cours. Il faut un peu de temps pour savoir ce qu’ils deviennent.

  • Cela confirme un impact fort, jn taux de décès élevé, même si la comorbidite doit être très présente au-delà de la seule insuffisance rénale.

  • Il y a 40 000 greffés en France et 259 seulement auraient été infectés, c’est un pourcentage très bas ? Le pb, cest qu’ils n’ont pas été testés de manière exhaustive, 30 décès sur 40 000, cela semble bas aussi. Comment lire une telle stat : de manière optimiste ou pessimiste ?

  • Optimiste, d’’autant que nous avons tout les outils pour nous protéger. (Confinement des personnes a risque et leurs proches).
    Moins exposés que nos amis en dialyse, il semble que l’immunodépression ne soit pas un risque majeur parmi tous ceux actuellement recensés. (Âge et comorbidités).
    Si l’immunité est un atout dans la phase virale, elle est identifiée comme source d’aggravation. Pour autant un déficit d’immunité pourrait il être source de protection ????
    Et pour la suite…. quand nous laisseront ils sortir :sigh:

  • Il n’y a pas vraiment de conclusion à tirer.. A ce jour il faut se raccrocher au peu qu’on a, essayer de voir le bon: des patients greffés guérissent. Il faudra attendre un peu pour voir si l’immunodepression est un facteur de risque de développer une forme grave de la maladie. N’oublions pas que nous sommes les champions des formes atypiques par rapport à la population générale! Un plus grand échantillon, une analyse en sous-groupes (nous classant par âge,comorbidités, sexe, poids etc) permettra de pouvoir avoir une meilleure idée du risque réel selon notre « catégorie ». C’est pour l’instant trop vague, les patients décédés étaient peut être déjà en fin de vie, peut être très vieux ce qui serait encourageant, ou au contraire jeunes, sans comorbidités particulières, ce qui nous forcerait à redoubler de vigilance. Pour ma part j´ai envie d’être confiant dans le sens ou si je le chope, j’ai une chance de m’en sortir. Je ferai tout pour ne pas l’attraper quand même, même si c’est difficile d’être seul dans un appartement sans croiser personne depuis bientôt 2 mois..

  • Mon confinement est certes agréable puisqu’en télétravail mais je ne vais pas empêcher femme et enfant à rester confiner 12 mois même si je bénéficie des talents de cuisinière de ma femme qui nourrie habituellement 150 personne 😆
    Il faudrait attendre une quasi disparition du virus ou le vaccin pour sortir sereinement ?
    Quand on voit un célèbre double greffé commentateur sportif s’en tirer malgré les difficultés rencontrées, ne faut il pas le chopper pour s’en débarrasser 😥
    On va quand même pas jouer 19 ans de greffe sur un pari comme celui là.
    Je doute qu’on puisse bénéficier d’une transfusion de plasma d’immunisé !?
    Patience ou risque…

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