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Je réactive le fil de discussion sur les 100%, le paiement de l’impôt et la couverture sociale car il me semble, n’en déplaise, qu’il s’agit bien de notre problème d’IR et que si certaine association de malade (diabétique notamment) s’en inquiète, c’est justifié. Par contre, si le débat entre nous reste stérile, c’est qu’il ne débouche sur aucune synthèse ni action d’ensemble.
Je vous propose donc de reprendre la discussion, je lance le débat, et si vous en êtes d’accord, je m’efforcerai à faire une synthèse des discussions que vous aurez et peut-être pourrions-nous déboucher sur une motion commune que nous pourrons soumettre aux associations/députés.
Je tiens néanmoins au respect de tous (individu et idées) et les modérateurs doivent continuer à joueur leur rôle pour que chacun s’exprime avec le respect de l’autre et la courtoisie qu’il convient.
Le financement de la sécurité sociale et le degré de couverture sociale qui est le notre (actuellement) et pour lequel nous sommes prêt à payer le prix collectivement (ou pas), c’est avant tout un choix de société (et donc, un choix politique si on considère que la politique a un rapport avec l’organisation de la société et non de pouvoir). Et c’est une erreur de limiter les problèmes de sécurité sociale à un clivage pauvre/riche.
Il était un temps (que je n’ai pas connue) ou la population française décida de créer solidairement une institution ayant pour vocation, entre autre, d’aider et protéger les individus des conséquences de divers risques sociaux dont la maladie. Le principe étant que TOUT LE MONDE (riche ou pas) paye pour des personnes touchées par ce risque, nous aujourd’hui, ceux qui ne veulent pas payer, peut-être demain.
Force est de constater que nous vivons aujourd’hui dans le dénie de l’obligation individuelle de solidarité collective et dans l’opposition systématique des intérêts individuelles et collectifs. Il en est de la sécurité sociale comme pour le reste de l’impôt : on en veut pour son argent, c’est à dire que le raisonnement qui prévaut est « je ne suis pas malade (aujourd’hui), donc je ne veux pas payer (pour les autres)». C’est oublié que demain, peut-être les autres paieront aussi pour moi… Mais il est de nature humaine de ne pas voir la maladie, surtout quand on est en bonne santé. Le système n’a jamais fonctionné ainsi, et si je paye un impôt, ce n’est pas uniquement pour recevoir un service, c’est un moyen individuel de solidarité collective, la redistribution.
Petite anecdote : je me trouvais dans le train pour raison professionnelle (en 1ère…) et j’assistai malgré moi à une discussion d’un jeune loup (je ne suis pourtant pas âgé) assez symptomatique d’une société qui perd ses valeurs collectives puisqu’il rêvait d’un impôt unique et identique quelque soit les revenus, pour un service minimum, le reste devant être à la charge de l’usagé. Pour lui, c’était sa définition de l’égalité. J’ai aussi compris qu’il était commercial junior, qu’il ne voyait jamais le médecin et il trouvait de ce fait inutile de cotiser et assez remonté sur le fait qu’il voyait partir 30% de son salaire en charges sociales…
Je crois que plusieurs facteurs ont accrus ce sentiment et notamment les exonérations de toute nature, y compris la CMU qui a renforcé cette impression de « je paye encore pour les autres ». Il me semble que pour renforcer le sentiment de solidarité collective, c’est collectivement que nous devons participer, à hauteur de ces moyens. Par contre je m’oppose à la culpabilisation des malades.
Quant au déficit (apparent), il me semble que c’est un faux problème et qu’il résulte, là encore d’un choix de société. Notre économie est basée sur la croissance, et aussi faible qu’elle soit, croissance il y a toujours eu. Donc, jamais il n’y a eu autant d’argent disponible, la véritable question est le choix d’utilisation de cet argent et de sa répartition dans le système collectif. Cela étant dit, il ne faut pas exclure la recherche d’efficacité, et faire la chasse au gaspi me paraît indispensable. Mais faire payer « le manque à gagner » par les malades eux-mêmes est contre la nature même du système. La sécurité sociale n’a pas vocation à faire des bénéfices, l’équilibre des comptes étant avant tout une histoire d’écriture comptable à 2 colonnes, le recouvrement des fraudes fiscales (env. 40 milliards d’euros) permettrait d’effacer d’un coup la dette.
Enfin, il est faux de dire que notre système coûte plus cher que celui des américains. A protection équivalente, le revenu disponible d’un américain (à l’inverse, pour faire court, le taux d’imposition) est équivalent à celui du français, car ce que nous payons à la société, l’américain le paye – quand il le peut – aux assurances privées. La différence se situe à l’accès au soin… Parlez-en aux anglais, ils en savent quelque chose.
Je vous laisse réagir, développer, critiquer… (avec respect et courtoisie, merci)
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