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Sujet
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Samedi 6 septembre… mon père vient de repartir sur Lyon, il est 18h…comme un bon geek je vais sur l’ordi, discute avec une copine de l’école de commerce.
“Ca va ? ”
“Non je vais pas bien”
“Ah merde”…Non content de poursuivre cette magnifique discussion, je reçois un appel, et je me dis : “tiens c’est Anthony (Evi) qui m’appelle”.
Il est 18h42 :“Allo Thomas, Dr X du Service de Néphrologie de l’hôpital Civil. On a un rein pour vous”…
“Heu..ah euuu ok !…. heu mais c’est vrai”
“Ben si c’était pas vrai, je vous aurais pas appelé banane !” (réponse authentique)Tout se chamboule, je sais plus quoi dire, je ris, je pleure, je sais pas à quoi m’attendre, j’ai peur. Je ne peux pas décrire le nombre d’états par lesquels on passe…
Arrivée au NHC (Nouvel Hopital Civil), prise en charge, tout le monde pleure, ma mère, mon père (qui a fait 1/2 tour sur l’autoroute via une sortie ! ), Aurélie est en pleurs aussi.
Les Infs leur demandent de se calmer, car il faut me prendre les constantes, et il faut que je sois au calme.
Le Dr X vient me voir. Le rein est compatible à 6 sur 6, inimaginable, incroyable… un rein jumeau.
J’avais peur, mais je me disais que c’était impossible de passer à coté d’une telle chance.La nuit se passe bien, un peu stressé mais les Lexomil font effet. Le lendemain, 6h50, je suis amené à l’hopital d’Hautepierre, où m’attendent les Chir (un italien, un turc, un algérien ! Véridique! Mais quels pros !)
Je suis opéré à 15h, je m’endors vite, mais je me souviens de l’endormissement.
Je sors à 18h15 du bloc. L’opération a été rapide, bien faite, sans complications.
Et surtout…..le rein s’est remis à marché dès qu’il a été branché à la vessie et aux veines illiaques. Fait rare, je pisse 7 litres par la sonde urinaire.La salle de reveil est super, je suis pas trop grogui, la morphine s’estompe. Mais je n’ai absolument pas mal.
Les deux jours suivants seront difficiles moralement. Je ne sais pas très bien où me mène la greffe, les machines “bip bip” des soins intensifs me stressent, je bip les Inf toutes les deux secondes. Rien à faire, la psychologie des INFS en Soins Intensifs approche le néant.
Le 2° jours à 2h du matin, après mes nausées morphiniques, une Inf vient me voir : “Mais pourquoi vous avez pas refusé la greffe, vous étiez pas prêt”….Je ferme ma gueule j’encaisse.Les jours suivants se déroulent sans trop d’accroc. Ma créatinémie (point essentiel pour évaluer l’état du greffon) baisse d’heure en heure. Elle atteint 190 le 3° jour, alors qu’avant la greffe elle était à 1003…
Je pars des soins intensifs vers le service de Transplant à Hautepierre, à J+5
Là, la connerie fait rage entre les infirmières. On m’enleve mes sondes, mes drains mes perfs… je suis libre ! Grogui mais libre.
Le jour de mon retour au NHC, l’inf m’enleve les drains de Redon (qui servent à écouler les saletés accumulés dans la lymphe au cours des jours derniers) .
Imaginez un couteau qui vous tranche le ventre de gauche à droite
Elle me sort : “Ca fait mal hein !”
Je ferme ma gueule j’encaisse.Et enfin, retour au NHC, dans l’équipe de greffe, et là ! Une équipe formidable, un suivi de chaque instant, un réconfort, une écoute ! La belle vie. Ma créat descend à 82, icroyable encore une fois !
Mais quand elle remonte, on stress… elle remonte car les médicaments immunosuppresseurs sont (paradoxalement) toxique pour le rein.L’aventure d’une greffe, c’est l’aventure d’une vie. On pense à tout, à la famille du défunt, au défunt lui même, on pense à soi, au fait que nous ne somme plus malades, mais que l’on doit prendre certaines précautions.
On se jauge, on ne sait pas trop où sont les avantages et les inconvénients de la greffe. On revit mais on est fragile pendant un certain temps (d’ailleurs j’ai une rhinite…) .
Les risques de cancer de la peau, et de lymphome… Mais comme dit, ils nous disent toujours le pire et ça n’arrive que dans de rares cas.
Je n’ai pas d’effet secondaires, à part la cortisone qui fait monté la glycémie, et j’avais déjà un petit diabete très rare qui associé à ma maladie rénale était une seule et même maladie génétique. On controle ca, mais ca s’arretera quand les corticoides seront arrêtés.Je viens de rentrer de l’hôpital, j’y ai dormi la nuit dernière encore. J’ai pas tous mes repères à la maison mais ca revient. Je suis dans un état euphorique, mais je prends conscience de la conduite à tenir avec les médocs, car je suis livré à moi même.
Mais je me dis que je suis “guéri”, je suis normal, je ne suis plus malade.Et çà ! C’EST LE PIED !
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