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Nastia, le il y a 12 années et 5 mois.
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20 novembre 2012 à 13 h 49 min #26314
J’ai une prescription d’une IRM rénale et je m’inquiète de l’utilisation de produits de contraste pour pouvoir effectuer cet examen ?
Merci d’avance pour vos réponse et témoignages afin de savoir si l’IRM est possible sans produit de contraste ?
J’ai AUCUNE confiance aux médecins…
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22 novembre 2012 à 2 h 04 min #26315
Je pense que si tu es en dialyse tu ne risques rien. Greffe ou en IRC il faut être vigilant.
22 novembre 2012 à 12 h 03 min #26316Voici ce que je viens de trouver sur le site de :
NEPHROHUGGuide de survie en néphrologie
Quel produit de contraste choisir en cas d’IRC
Introduction
Les patients avec une insuffisance rénale chronique peuvent développer une néphropathie au produit de contraste (CIN) (1) après un CT injecté avec de l’iode ou une fibrose systémique néphrogénique (FSN) (2) après une IRM injectée avec du gadolinium.
1. Néphropathie au produit de contraste
Elle est définie comme une augmentation de la créatinine de 44 µmol/l ou d’une augmentation de 25% par rapport à la créatinémie de base dans les 3 jours suivant l’examen.(3)
L’incidence varie de 0 à 21% selon les séries et augmente en fonction de l’atteinte rénale préalable.(4)
Comme facteurs de risque on note, une élévation de la créatinine, en particulier quand elle est secondaire à un diabète – une déshydratation – une insuffisance cardiaque congestive – un âge > 70 ans – l’administration concomitante d’un médicament néphrotoxique (p.e AINS).
La survenue d’une CIN augmente la morbidité et la mortalité intra-hospitalière.
Réduction du risque de CIN (3)
Hydratation • NaCl 0.9% 100 ml/h [PO ou IV], au minimum 4h avant et après l’examen. [Idéalement 24h avant et 24h après] (6)
Contraste • Utilisation de produit de contraste iso-osmolaire ou à basse osmolalité [attention faux-ami car osmolalité 750 mosm/kg H20] avec la dose la plus petite possible
Médicaments • Arrêter médicaments néphrotoxiques au minimun 24h avant l’examen
Alternative • Discuter d’un examen alternatif sans produit de contraste iodé avec le radiologueA ne pas faire • Ne pas utiliser de produit hyper-osmolaire [osmolalité 1500 mosm/kg H20]
• Ne pas utiliser de dose importante de produit de contraste
• Ne pas utiliser de diurétiques, en particulier diurétique de l’anse.
• Ne pas réaliser plusieurs examens nécessitant du produit de contraste dans une courte durée
2. Fibrose systémique néphrogénique
Cette condition atteint surtout les patients avec une insuffisance rénale terminale (IRT). Elle a été décrite pour la première fois en 2000. Elle est caractérisée par une atteinte ressemblant à la sclérodermie au niveau cutané et cette fibrose peut s’étendre au foie, au poumon, au cœur et aux muscles. Elle se développe dans les 24h et jusqu’à plus de 3 mois après l’exposition au gadolinium.
Elle atteint jusqu’à 5% des patients avec IRT ayant reçu du gadolinium. La majorité des cas est associée à: gadodiamide, agent linéaire non-ionique (Omni scan®) – gadoversetamide, agent linéaire non-ionique (OptiMARK®) – gadopentate dimeglumine, agent linéaire ionique (Magnevist®) – gadoteritol, agent ionique et cyclique, lors d’expositions multiples (ProHance®).
Aucun cas n’a été rapporté avec le gatoterate meglumin, agent ionique et cyclique stable (Dotarem®) !
On rapporte comme facteur de risque principalement une insuffisance rénale chronique avancée (eGFR < 30 ml/min), incluant les patients en dialyse. Ceux-ci ne doivent pas recevoir de produit linéaire non-ionique! La dose la plus petite doit être utilisée et il faut éviter de faire l’examen lors d’un épisode inflammatoire. Les doses d’érythropoïétine et l’hyperphosphatémie sont également incriminés. Réduction du risque de FSN (5) Gadolinium • Utiliser un agent qui n’a pas été associé avec la FSN, le Dotarem®. • Utiliser la plus petite dose possible.
• Attendre au moins une semaine avant de redonner une dose.
• Prévoir une dialyse après l’examen chez un patient en hémodialyse
A ne pas utiliser • Gadodiamide (Omniscan®)
• Gadopentetate dimeglumine (Magnevist®)
• Gadoversetamide (OptiMARK®)
Evaluation du risque pour choisir entre CT et IRM
Le risque de provoquer une CIN est beaucoup plus grand que celui pour une FSN chez des patients avec une IRC. La prévalence de CIN chez les patients avec un eGFR < 60 ml/min est d’environ 10% et augmente jusqu’à 30 à 40% quand l’eGFR < 30 ml/min. D’un autre côté, la FSN ne se produit que chez les patients avec un eGFR < 30 ml/min et l’incidence est de < 5%. En plus, tous les produits iodés sont susceptibles de conduire à une CIN, alors que la FSN peut être prévenue en utilisant la dose la plus petite d’un agent linéaire et cyclique et en évitant des administrations répétées. La FSN est cependant une complication grave sans réel traitement efficace. En considérant ces différents points, le risque semble en faveur de l’utilisation du gadolinium pour une IRM chez les patients avec une IRC. L’incidence de la FSN reste bas et elle semble pouvoir être évitée si l’on utilise les précautions adéquates. Administration de produits de contraste en dialyse Patients en hémodialyse Ceux-ci sont à risque de développer une FSN et toutes les précautions doivent être prises si une IRM avec gadolinium est prévue. Par contre, une CIN n’est pas un problème chez les patients en hémodialyse avec une atteinte rénale terminale et pas ou peu de fonction rénale résiduelle à protéger. L’administration de produit de contraste iodé chez ces patients n’a alors pas de conséquences cliniques importantes. Conclusion Un examen par IRM avec du gadolinium est probablement moins délétère qu’un CT avec de l’iode pour les patients avec IRC. Le risque d’induire une FSN semble pouvoir être éliminé en utilisant un agent ionique et cyclique stable (Dotarem®) à la dose la plus petite possible et en évitant des examens répétés. Bibliographie: 1. Prevention of contrast nephropathy: myth or reality? Rev Med Suisse. Feb 23 2005;1(8):563-567. 2. Nephrogenic systemic fibrosis: another problem for patients with chronic renal failure Rev Med Suisse. Mar 5 2008;4(147):576-578, 580. 3. Contrast-media-induced nephrotoxicity: a consensus report. Contrast Media Safety Committee, European Society of Urogenital Radiology (ESUR). Eur Radiol. 1999;9(8):1602-1613. 4. Risk of iodinated contrast material–induced nephropathy with intravenous administration. Radiology. Jun 2007;243(3):622-628. 5. ESUR guideline: gadolinium-based contrast media and nephrogenic systemic fibrosis. Eur Radiol. Oct 2007;17(10):2692-2696. 6. Prevention of contrast media-associated nephropathy: randomized comparison of 2 hydration regimens in 1620 patients undergoing coronary angioplasty. Arch Intern Med. Feb 11 2002;162(3):329-336. 7. A simple Risk Score for Prediction of Contrast-Induced Nephropathy After Percutaneous Coronary Intervention. J Am Coll Cardiol 2004; 44: 139322 novembre 2012 à 17 h 25 min #26318Je suis dialysée et je me suis heurtée à l’ignorance crasse du néphrologue quant aux dangers des injections d’iode et de gadolinium pour les dialysés. Il les niait en bloc malgré tout ce qui est exposé ci-dessus.
J’ai donc d’abord bataillé pour obtenir une promesse (mensongère) qu’il n’y aurait pas de produit de contraste avant d’accepter de me rendre à l’IRM.
Une fois là-bas, alors qu’on voulait quand même m’injecter une de ces saletés, il m’a fallu repartir dans la cabine de déshabillage et commencer à me rhabiller pour obtenir finalement que l’IRM soit réalisée sans injection. Et les résultats étaient tout aussi clairs qu’avec injection.
Alors pourquoi tout ce cirque et ces mises en danger complètement irresponsables?
Il ne faut pas être timide quand on est dialysé, ni crédule, ni béatement confiant.
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