Greffe très certainement ratée et hyperimmunité

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  • #30319
    Atoutcrin
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    Bonjour la communauté ! J’ai 46 ans et, en IRT, je viens de bénéficier d’une greffe préemptive à cause de mon hyperimmunité. Soit on a de la chance, soit pas et c’est parti pour 30 ans de dialyse. C’était la chance ! Eh bien non. La greffe n’a pas pris au bout d’un mois et les médecins sont très négatifs et pessimistes. Le rein est bien, il n’ apparemment aucun problème (ou alors il en avait mais il les réparées avant qu’on me fasse la biopsie, mais c’était déjà il y a déjà plus d’une semaine donc il n’y a aucune raison que rien ne se passe), donc rien à faire, ce rein de marche pas (ou alors c’est moi, mon corps). Et pourtant, ni rejet, ni virus, ni thrombose, ni rien qui explique (pas de nécrose, etc.).
    J’ai peur de ne jamais pouvoir bénéficier d’une éventuelle deuxième greffe à cause de mon hyperimmunité, qui va encore monter avec toute cette affaire et qui est déjà atrocement haute. Je n’arrive pas à obtenir de réponses. Les médecins disent qu’ils ne peuvent deviner l’avenir et qu’un petit pourcentage de greffes ratent sans qu’on sache pourquoi, ce qui semble être mon cas. Sur l’éventualité d’une deuxième greffe, ils restent évasifs.
    Je tente de me résigner mais c’est dur de penser que cette échec me prive sans doute de greffe pour le restant de ma vie : c’est cet air pessimiste et froid des médecins qui me fait penser ça, l’espèce de certitude qu’ils semblent avoir que tout va aller très mal. Ca fait du bien d’en parler car je suis angoissée par leur attitude glacée… Merci de vos conseils pour aborder avec plus d’apaisement cette perspective de dialyse infinie. Comment est-ce qu’on le vit ? Est-ce que d’autres que moi ont vécu cela ? Merci !

11 réponses de 1 à 11 (sur un total de 11)
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  • #30320
    Anonyme
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    • 211Message(s)

    Tu sais il y a beaucoup de messages ici sur la froideur des médecins ! Il ne faut pas en souffrir…
    Concernant ton hyperimmunité n’existe t il pas de traitement pour baisser drastiquement ton immunité comme le font les anti rejets ?
    Bon courage en tout cas et tiens nous au jus

    #30321
    Camille30
    Bloqué
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    • 196Message(s)

    Bonsoir Atoucrin,

    Tant qu.il n.y a pas le diagnostic affirme, la résignation est impossible car quelque part on garde un peu d.espoir. Quand on est pas sur les rails du succès, les relations et l.ambiance sont pesantes par le corps médical et surtout pour la personne concernée.
    Je suis hyperimmunisee lupique , trois greffes. La dernière date de juin 2013 et fonctionne très bien. Avec des précautions et un suivi plus intensif…
    J.ai connu le stade du rein qui démarrait mal et les rejets. Durant cette période, j.eprouvai ce froid glacial avec une certaine culpabilité ” y a quelque chose qui fonctionne pas chez moi? Pourquoi c.est pas comme mon voisin’? Renforcé par les paroles évasives du style. ” c’est tres complique chez vous” ” non ce traitement n’est pas possible?” , des silences.. Et puis bon pour la prochaine greffe… Le lien n.est jamais coupé avec mes néphrologues mais ils évoluent. Quand à cette culpabilité, elles.est transformé en colère puis distance
    Parce dans certaines situations, il faut hurler haut et fort ” que comptent ils faire?” C.est à eux de trouver des solutions et non à nous de nous poser cette foutue question
    Sur les hyperimmunisee il existe des traitements de désensibilisation des antis corps qui permettent d.ameliorer les conditions de greffe. Sur la troisième greffe, don vivant de mon frere, j.ai suivi un protocole standard avant et après . Cela a plutôt. Bien marché je suis à un an et demi.
    Le facteur hypperimmunitaire a toujours été present en raison des transfusions entre autres. Ce qui n.a pas empêché d.etre greffée deux fois . Pour la deuxième, le délai d.attente à ete de deux ans et demi.
    Donc ce n.est pas forcément trente ans de dialyse, d.ailleurs je ne sais pas qui vous a mis ce délai dans la tête, mais les choses avancent avec les recherches.
    En attendant, je vous souhaite tout le courage et la force face à votre situation.

    #30322
    Atoutcrin
    Participant
    • Petit rein débutant
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    • 13Message(s)

    Merci pour ce message super-gentil et encourageant. Oui, j’éprouve cette culpabilité, ce manque de confiance en moi : “qu’est-ce qui tourne pas rond chez moi ?” et l’impression que mes questions (sans doute trop angoissées, mais je voudrais les y voir!) lassent l’équipe de greffe. Plus je suis un cas difficile ou raté, plus ils prennent de la distance glaciale et plus on me demande de me taire. Du coup je suis renvoyée à toutes sortes de défauts psychologiques, en plus du défaut physique : non seulement pas foutue de faire “prendre” un greffon alors que la plupart y arrivent, mais de surcroît stressée, angoissée, control freak. Ils m’ont même dit qu’il fallait que je travaille sur “mon problème d’angoisse et de stress” mais ne m’ont même pas prescrit un tranquillisant.
    Je suis heureuse d’apprendre qu’on peut vraiment les faire en vrai, ces processus pour désimmuniser. Je savais que ça existait, j’en avait parlé et ils avaient l’air de trouver ça plus redoutable que tout, comme placé dans une zone extrême et inaccessible.
    “30 ans de dialyse”, c’était là encore une blague de médecin qui s’est imprimée de travers en moi, qui m’a marquée. Ils voulaient dire très très longtemps, mais c’est comme si cette phrase idiote s’était imprimée malgré moi. Je crois aussi qu’ils voulaient dire, plus gentiment, qu’on pouvait vivre très très longtemps en dialyse, et pour eux, dans leur esprit, c’était sans doute encourageant.
    Est-ce qu’on garde de l’espoir ? Honnêtement, je n’en ai aucun. J’attends avec résignation que tous ces délais imposés finissent de s’écouler.
    J’aimerais juste savoir qui sont les gens chez qui la greffe n’a pas pris sans aucune raison. C’est peut-être une fausse intuition, mais cela semble être des femmes qui ont eu des enfants, surtout. Et comme toutes ces affaires d’immunité ont partie liée avec la grossesse, on peut se demander… Ou alors facteur d’âge ? ou autres encore ? Mais c’est toujours cette opacité du discours des médecins : sans doute savent-ils des choses qu’ils ne partagent pas. Comme ce qu’il est advenu du deuxième rien de mon donneur, par exemple… Ils ne veulent pas me le dire.
    Du coup, je suis en train de passer à la phase “glaciale”, moi aussi. Envie de dire “très bien, merci” en réponse à leurs vagues renseignements pas clairs, et de partir sans leur laisser le loisir de me dire que je suis stressée et angoissée (ça m’a vraiment choquée). Je me suis fait dealer par la bande deux petits quarts de Lexomil pour mieux supporter les deux consultations de la semaine prochaine. Je sais que c’est un médicament dangereux et addictif mais ils en donnent à l’hôpital. Après il restera encore une semaine d'”attente” avec la créatinine immobile, et après, j’espère, ce sera ENFIN fini ce calvaire-là ; les suivants seront autre chose et c’est pas la peine d’anticiper la merde. Ils m’ont clairement dit que c’était foutu, et on continue de me faire “attendre”… C’est pas clair. On ne peut pas garder espoir quand on attend quelque chose qui n’arrivera pas ! Et s’ils savent que c’est foutu et que rien n’arrivera, pourquoi encore attendre ? Ils ne le disent pas. A mon avis ils suivent une sorte de procédure qu’ils n’explicitent pas : genre : “dans telle situation il faut faire ça et ça”, une sorte de “principe de précaution”. Et clairement, il n’y aura pas de diagnostic. Ce sera une greffe ratée “inexpliquée”. Là, clairement, ils m’ont dit que certaines greffes étaient ratées de façon “inexpliquée” – libre au patient de penser que c’est son corps qui a un problème, puisqu’il n’y aura pas d’explication !
    Oui, on voudrait au moins comprendre, savoir, mais clairement savoir et comprendre sont impossibles dans les cas “inexpliqués”. J’espère de tout coeur non pas que ça marche, j’ai très clairement entendu que ça ne marcherait pas, mais d’avoir… une explication.

    #30323
    luc
    Participant
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    • 1590Message(s)

    C’est bien triste, mais l’avantage de notre situation c’est qu’il y a toujours une voie de sortie.
    Beaucoup de personnes sont en dialyse depuis des dizaines d’années…

    #30324
    Anonyme
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    Sauf que pour certains médecins (et même des malades), le meilleur traitement est de toute façon la dialyse…

    #30326
    Atoutcrin
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    Oui, c’est vrai. Mon néphro recommandait d’ailleurs la dialyse, la vraie, celle où on n’attend pas de greffe et où on peut donc voyager (j’adorais voyager), où on peut éteindre son téléphone la nuit, mais je préférais tellement essayer d’avoir une greffe… malgré les risques. Pour continuer à travailler, pour ne pas mourir de soif. Peut-être n’ai-je rencontré par malchance que des dialysés qui avaient “tout lâché” et qui du coup donnaient une image “repliée de la vie” de la dialyse, alors que d’autres, que je ne connais pas, savent peut-être garder force, désir, dynamisme.

    #30327
    DelphineB .
    Participant
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    Hello

    Pour avoir vécu ce qu’il t’arrive (par 2 fois) je sais par expérience, qu’il ne sert à rien d’attendre une explication. Tu n’en auras pas.

    Ca a été débattu sur ce site à plusieurs reprises. Je pense qu’aucune équipe de greffe en France n’a vraiment travaillé sur l’échec de greffe et le relationnel qu’il faut avoir avec le patient pour l’aider à se remettre.
    Les équipes ignorent tout simplement le patient en échec de greffe car ce n’est pas prévu. C’est au patient de faire son propre cheminement.

    Il y a un manque cuisant de dialogue lors des consultations de greffe sur l’échec possible alors que CLAIREMENT ce genre de cas existent et quand ça arrive, c’est un drame absolu.

    Bon courage à toi. Le temps fera son oeuvre.

    #30333
    Atoutcrin
    Participant
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    • 13Message(s)

    Deux échecs de greffe et aucune explication ! C’est extrêmement violent.
    Du coup tu ne retentes pas le coup ? Eventuellement en changeant d’équipe et d’hôpital si c’est possible ?
    Peut-être, parmi les stratégies d’auto-défense, on peut se dire qu’on gardera notre but, notre façon de vivre, qu’on ne se laissera pas entamer. Vraiment cerner ce qu’on est, ce qu’on aime, et constituer avec cela une sorte de garde rapprochée.
    Mais je vois bien que les médecins deviennent globalement plus froids dans un cas qui commence à mal tourner, jour après jour. Il faut effectivement s’en protéger, avant tout.
    Nous avons en nous des possibilités fortes, peut-être plus que les bien-portants qui restent parfois dans une certaine mollesse vague. Il faut se rassembler soi-même comme un bataillon et exploiter ensuite toutes les possibilités de ce qui finit par être “notre sort” (décidé à la roulette des médecins).
    Et puis je ne sais pas où ils sont en train de bricoler un rein artificiel intérieur, sans rejet et sans anti-rejets, c’est un espoir !

    #30403
    Atoutcrin
    Participant
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    • 13Message(s)

    Enfin ça s’est mis à marcher ! Une sorte de miracle, au bout de plus de six semaines d’attente. Les médecins, pour la plupart, n’y croyaient plus. Je nage dans la joie : la dialyse, par chez moi, aurait été particulièrement invalidante (éloignement, pas de dialyse de nuit, isolement géographique, je n’aurai pas pu continuer à travailler). C’est vrai que je m’étais résignée à devoir “tout abandonner”, et je crois que c’est une bonne méthode ce “lâcher-prise”, parce que peut-être à ce moment-là des solutions avec la dialyse longue durée se dessinent (déménager, changer de job…). Plutôt que de s’arcbouter sur ce qu’on est, ce qu’on fait, sachant que ça va disparaître. C’est difficile.
    Donc il faut savoir que les reins “élargis” sont volontiers de vrais diesels, qui marchent ensuite de manière suffisante, avec une insuffisance rénale stable et peut-être plus de précautions de régime que les autres (?) (c’est à voir). Il ne faut pas se décourager malgré les médecins qui me préparaient très fortement à l’échec de greffe.
    J’ai eu beaucoup de chance. Mais si je n’en avais pas eu je crois que j’aurais déménagé en visant un lieu où il y a la dialyse de nuit et cherché à changer de boulot. Les gens disent volontiers sur ce site combien la maladie a foutu leur vie en l’air. Le plus dur, c’est de vivre (c’est le don de la médecine à notre maladie), c’est-à-dire de faire face à tous ces changements radicaux qui nous suppriment notre identité d’avant.
    De toute façon, greffe ou dialyse, je crois que mon identité d’avant a disparu, pour laisser place à une sorte de no woman’s land attentiste. C’est une expérience de vie partagée manifestement par beaucoup ‘entre nous.

    #30406
    luc
    Participant
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    Bravo à vous et à la mèdecine qui arrive à faire de vrais petits miracles.
    Que 2015 continue pour vus aussi bien!

    #30409
    DelphineB .
    Participant
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    Enfin ça s’est mis à marcher ! Une sorte de miracle, au bout de plus de six semaines d’attente. Les médecins, pour la plupart, n’y croyaient plus. Je nage dans la joie : la dialyse, par chez moi, aurait été particulièrement invalidante (éloignement, pas de dialyse de nuit, isolement géographique, je n’aurai pas pu continuer à travailler). C’est vrai que je m’étais résignée à devoir “tout abandonner”, et je crois que c’est une bonne méthode ce “lâcher-prise”, parce que peut-être à ce moment-là des solutions avec la dialyse longue durée se dessinent (déménager, changer de job…). Plutôt que de s’arcbouter sur ce qu’on est, ce qu’on fait, sachant que ça va disparaître. C’est difficile.
    Donc il faut savoir que les reins “élargis” sont volontiers de vrais diesels, qui marchent ensuite de manière suffisante, avec une insuffisance rénale stable et peut-être plus de précautions de régime que les autres (?) (c’est à voir). Il ne faut pas se décourager malgré les médecins qui me préparaient très fortement à l’échec de greffe.
    J’ai eu beaucoup de chance. Mais si je n’en avais pas eu je crois que j’aurais déménagé en visant un lieu où il y a la dialyse de nuit et cherché à changer de boulot. Les gens disent volontiers sur ce site combien la maladie a foutu leur vie en l’air. Le plus dur, c’est de vivre (c’est le don de la médecine à notre maladie), c’est-à-dire de faire face à tous ces changements radicaux qui nous suppriment notre identité d’avant.
    De toute façon, greffe ou dialyse, je crois que mon identité d’avant a disparu, pour laisser place à une sorte de no woman’s land attentiste. C’est une expérience de vie partagée manifestement par beaucoup ‘entre nous.

    Une bonne nouvelle 🙂 Profites bien de ce répit !

    Je tiens quand même à rebondir sur ce que tu as mis plus haut et que j’ai mis en gras et souligné. La dialyse est particulièrement invalidante pour tous les dialysés. Peu ont finalement accès à la dialyse de nuit, peu habitent à 5mn à pied du centre, peu arrivent à concilier dialyse et travail, bien que ce soit possible.

    Ce n’est pas contre toi du tout, mais ces sous-entendus de “on greffe d’abord ceux qui en ont le + besoin car la dialyse serait trop dure sinon” me hérisse au plus haut point. La greffe c’est aussi et surtout un facteur chance.

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