Bonjour
Le don de rein entre vivant est une décision emmêlement personnelle. Je ne peux donc vous faire part que de mon expérience personnelle . J’ai donné mon rein il ya maintenant 4 ans à mon épouse . Je suis en parfaite santé et bénéficie d’un suivi annuel. Toutes les personnes que je côtoie directement ou par le site renaloo.com sont en parfaite santé . Certes, il y a des risques mais ils sont très minimes par rapport à ce que l’on apporte à celui qui reçoit. .
Nous avons créer un groupe de parole entre les personnes concernées par le don de rein entre vivants : Le don d’organes entre vivants , parlons en” Tous les thèmes peuvent y être abordés . Au plaisir de vous y rencontrer :
https://www.facebook.com/groupe/1064081343781235/
Bien amicalement
ci dessous une analyse des risques par la revue médicale suisse
Jean-Yves Nau Rev Med Suisse 2010; volume 6. 642-643
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Les personnes qui, de leur vivant, acceptent le prélèvement de l’un de leurs reins se mettent-elles en danger ? La question n’est éthiquement pas anodine : elle concerne autant les prélèvements correspondant à une forme moderne de solidarité biologique que ceux pratiqués contre rémunération. Vivants contre cadavres ? On ne disposait sur ce thème, assurent les spécialistes, que de données parcellaires émanant de tel ou tel centre, de telle ou telle équipe et concernant des groupes homogènes de patients. Or tel n’est plus le cas aujourd’hui avec la publication d’une vaste étude réalisée aux Etats-Unis à partir des données émanant de plus de 80 000 donneurs de reins vivants. Les résultats, publiés dans l’édition du 10 mars du Journal of the American Medical Association (JAMA), établissent l’absence statistique de risques spécifiques associés à cette pratique chirurgicale d’un genre particulier. 1
« Donner un rein est sans danger, résume le Pr Dorry L. Segev, MD, Ph.D., spécialiste de chirurgie de transplantation (Johns Hopkins University School of Medicine).2 Au départ, les donneurs vivants sont en bonne santé et c’est la première priorité du chirurgien comme de l’ensemble de la communauté de la transplantation de s’assurer qu’ils le demeurent. Cette étude indique que nous avons réussi. Bien qu’il n’y ait jamais de garantie absolue en matière de chirurgie, faire le don d’un rein est plus sûr que pratiquement toutes les autres interventions. »
Le Pr Segev et coll. ont analysé les données du registre national américain concernant un total de 80 347 donneurs vivants et ce pour une période comprise entre le 1er avril 1994 et le 31 mars 2009. Ils ont notamment recensé sur cette période de quinze ans un total de 25 décès dans les 90 jours après le prélèvement ; soit un taux de mortalité de 3,1 pour 10 000 avec une médiane moyenne de 6,3 ans. Ce risque était légèrement plus élevé dans certains sous-groupes connus pour être plus exposés que la moyenne à un risque chirurgical comme les hommes (5,1 vs 1,7 pour 10 000 donneurs ; RR, 3,0 ; 95% IC, 1,3-6,9 ; p = 0,007) et les Afro-Américains par rapport aux Blancs et aux Hispaniques (7,6 vs 2,6 et 2,0 pour 10 000 donneurs ; RR, 3,1 ; 95% IC, 1,3-7,1 ; p = 0,01). Pour autant, même dans ces deux groupes a priori plus exposés le risque apparaît très faible. A titre de comparaison, les auteurs rappellent que le risque de mortalité opératoire associé à l’ablation de la vésicule biliaire est à peu près six fois plus élevé (dix-huit pour 10 000 cas), tandis que le risque de néphrectomie (indiquée pour des raisons médicales en dehors du don de rein destiné à la greffe) est d’environ 260 par 10 000 cas.
Au terme de leur analyse, les auteurs de cette publication estiment encore que ce risque demeure très faible et ce en dépit du fait que le nombre des greffes rénales à partir de greffons prélevés chez des vivants a notablement augmenté aux Etats-Unis, passant de 3009 en 1994 à près de 6000 en 2008. Outre-Atlantique tout s’est passé comme si les personnes en insuffisance rénale pour lesquelles l’indication de greffe avait été portée avaient de plus en plus fréquemment recours aux donneurs vivants. Il s’agit dans ce cas soit d’amis du patient, soit de membres de la famille. Ce phénomène est certes la conséquence directe de la pénurie constante de greffons cadavériques aux Etats-Unis. Il ne peut non plus être dissocié du fait – aujourd’hui bien établi – que les résultats en termes de survie des greffés sont meilleurs avec les greffons provenant des vivants que des morts.
Des milliers de personnes en insuffisance rénale terminale meurent chaque année aux Etats-Unis faute de pouvoir bénéficier de greffons cadavériques. Et la période de quinze ans qui fait l’objet de l’étude publiée dans les colonnes du JAMA a vu la transition progressive de prélèvements rénaux par chirurgie abdominale invasive vers des prélèvements de moins en moins invasifs par laparoscopie ; avec tous les avantages médicaux et économiques qui y sont associés.
C’est dans ce contexte que l’on vient d’apprendre le premier prélèvement de rein pratiqué, en Europe (et en France), via le nombril. Cette première est le fait de l’équipe d’urologie et de chirurgie de la transplantation de l’Hôpital Edouard-Herriot de Lyon. « Cette nouvelle technique présente l’avantage de ne pratiquement pas laisser de cicatrice sur le donneur et de permettre une convalescence très rapide », a publiquement fait valoir le Pr Xavier Martin, qui a dirigé l’équipe lors de cette intervention réalisée le 1er février dernier. Une telle approche pourrait selon lui augmenter le nombre des prélèvements sur donneurs vivants apparentés en améliorant le confort du donneur, comme c’est le cas aux Etats-Unis. « Le fait qu’il n’y ait pas de cicatrice et seulement quatre jours de traitement antalgique au lieu de 26 pour une intervention standard rassure les patients », souligne le Dr Sébastien Crouzet (Lyon) – cité par l’agence de presse Reuters – qui a passé huit mois à la Cleveland Clinic pour se former à cette nouvelle technique.
« En France, seul un tiers des patients en attente de rein réussissent à être greffés », déplore le Pr Martin qui rappelle que 90% des greffes se font à partir de greffons cadavériques. La patiente lyonnaise, prénommée Tiana, est âgée de 45 ans. Elle a donné l’un de ses reins à son mari, et a pu retourner à son domicile quatre jours seulement après l’intervention.
« J’ai aussitôt repris une vie normale et les douleurs se sont estompées très rapidement » assure-t-elle. « On obtient de meilleurs résultats avec un donneur vivant, observe pour sa part le Pr Martin. En cas de don cadavérique, la médiane de survie est de quinze ans, en cas de donneur vivant, de 22 ans. »