Merci, mais je vois se réaliser le pire scénario que je redoutais et qui me faisait tant n’être pas pressé pour la greffe, lorsque j’ai débuté la dialyse ; que de voir tous ces patients revenir en dialyse, avec de surcroît, les emmerdes de la greffe. Car le néphrectomie n’est alors pas systématique, ce qui signifiait la continuation de la prise des antirejet et de tous les ravageurs effets secondaires y étant liés ainsi que de toujours devoir éviter le soleil ; donc plus de vacances à la mer ou à la montage etc…

Certes, j’étais bien conscient, déjà à l’époque, que plus les années passeraient en dialyse, plus je serais prêt à tenter l’impossible, pour cesser d’être branché façon Robocop, à cette foutue machine et qu’après quinze ans de dialyse, on doit moins s’inquiéter des éventuels risques parallèles pourvu qu’on ne soit plus dialysé ; ne serait ce que pendant quelques années.

Cela dit, malgré ces épouvantables exemples que j’avais chaque jour sous les yeux et mes craintes, aussi violentes furent elles, j’y serais bien entendu allé, si j’avais été appelé.

Mais là, j’avoue que tout de même, c’est la grosse désillusion.

Qu’il n’y ait pas de malentendu ; j’étais tout à fait conscient des risques que cela comportait, d’autant que l’on en a un briefing des plus détaillé lors de première visite pré transplant ; d’autre part, je ne suis entourré que de gens du milieux médical dans ma famille, lesquels ont souvent un discours clair, sans concession, qui ne s’embarasse nullement de considérations affectives.

J’étais donc très serein et prêt à tout lorsque je fus appelé pour la greffe, m’attendant, même s’il est certain que ça ne m’aurait guère fait faire plaisir, à ce qu’on m’annonce au réveil, que ça n’avait pas fonctionné.

Je ne souhaitais non plus baisser les bras à la moindre difficulté, bien lucide quant au fait que la greffe est une sorte de placement vital à long terme et que la première années d’emmerdes passée, je changerais sans doute de discours.

Mais cette fois ci, on m’annonce tout simplement que mon greffon est en train de mourrir et que mon retour en dialyse est prévu sous trois à six mois ; ce qui me semble tout de même bien différent d’une forme d’impatience aussi mal placée que capricieuse.

Aussi, n’est il pas normal de resentir un minimum de déconvenue en pareil cas ?! 🙄

Oui, attendons effectivement le bilan des trois mois, la biopsie, l’echographie et qui sait, la prochaine consultation de demain matin, puisque souvent les avis diffèrent d’un médecin à l’autre.

Néanmoins, voilà tout de même trois consultations consécutives, que ce terrible verdict semble se confirmer ; ce que je ne parviens pas à comprendre, c’est que si ça leur paraît aussi évident maintenant, argumentant sur le fait, que paradoxallement, ils n’aient rien trouvé de négatif dans tous les tests pratiqués lors de ma dernière hospitalisation qui a tout de même duré pratiquement un mois ; ils n’aient pas pensé à cette solution dès le départ !

Alors, oui, attendons…

Mais souvent, l’attente est aussi angoissante que les quelques secondes d’éternité, durant lesquelles on va annonce proprement la sentence.