Aude, 38 ans, greffée et heureuse (depuis 40 jours)
Aude, 38 ans, greffée et heureuse (depuis 40 jours)
Bonjours a tous, je m’appelle Aude, j’ai 38 ans et je sors d’un long long voyage de 4 années en dialyse péritonéale.
Touchée par une maladie génétique qui a atteint mes deux reins, je suis entrée il y a 6 ans dans le monde de l’insuffisance rénale sans m’y attendre…
Un mot inconnu : néphrologue. « C’est quoi un néphrologue ?”. Très vite, on me parle de dialyse, de greffe. Ouh la la, mais ils parlent à une autre personne, ce n’est pas de moi qu’il s’agit !
J’ai mis au moins une année pour intégrer ces nouvelles données dans ma vie. C’était comme si on me parlait de quelqu’un d’autre.
De nature joviale, rigolote et croquant la vie a pleines dents, j’ai du me calmer très vite. J’étais maître d’hôtel et je m’éclatais dans mon travail. Très amoureuse de ma moitié, j’étais comblée dans tous les domaines, ou presque… L’impossibilité de maternité me serrait les tripes au quotidien, mais j’ai dû apprendre a vivre avec… ou plutôt sans.
Ma famille et mes amis ont pris la nouvelle comme moi : en pleine face. Un tsunami est venu s’abattre sur nous. Tout le monde était spectateur et impuissant devant l’actrice principale : moi. J’étais finalement spectatrice de moi-même.
Au bout d’un an et demi de régime draconien, à peser chaque gramme que j’absorbais (jamais sans ma balance !), je voyais la dialyse arriver à grands pas, pour m’avaler… toute crue.
Aller trois fois par semaine en dialyse a l’hôpital : impossible ! Avec mon caractère, fréquenter cette ambiance comme si c’était ma deuxième maison me paraissait inconcevable. Que faire ???
Par je ne sais quel miracle, mon chéri tombe sur un dépliant à l’hôpital et il me le tend. Interpelée par cet article sur papier glacé, je regarde Filip, ça fait tilt dans nos têtes à tous les deux. En entrant dans le bureau du néphro, nous lui parlons de ce que nous venons de lire. A ce moment précis la dialyse péritonéale entre dans nos vies… Pour quatre années entières !
Quelle chance de pouvoir échapper a l’hôpital. Quelle chance de pouvoir vivre comme nous le souhaitions malgré les contraintes que cela comporte. J’ai été très épaulée par tout mon entourage, les néphros, mes deux infirmières aussi à qui je dois beaucoup, et enfin a ces gens… Ces gens qui m’ont fait un don précieux ce 26 août 2011.
Qui que vous soyez, ou que vous soyez, sachez que grâce a vous et votre générosité, j’aperçois enfin une jolie lumière au bout du tunnel, c’est pourquoi chaque soir j’allume une bougie en pensant à vous. Le chagrin que vous devez ressentir, je le ressens aussi.
Aucun acte n’est aussi beau que celui que vous venez de faire. Je ne pourrai jamais vous remercier assez.
A tout ceux qui souffrent d’insuffisance rénale chronique, je vous envoie toute mon énergie positive et peux vous assurer que des solutions diverses sont envisageables pour traverser la maladie et la dialyse. Chacun d’entre nous doit puiser dans ses réserves pour tenir jusqu’à la greffe et je sais que ce n’est pas chose facile.
Il ne faut pas lâcher prise, je vous comprends parce que je l’ai vécu et c’est traumatisant.
Le jour ou vous serez transplanté, vous serez tellement fier de vous, d’avoir combattu, d’avoir vaincu coute que coute chaque étape de la maladie.
J’ai lu le témoignage de Cyril qui m’a beaucoup ému et touché. Je voudrais que ca s’arrange pour lui et qu’il soit vite greffé. Moi j’ai eu la chance que mon Filip reste auprès de moi pendant toutes ces années. Il a été, et est toujours, et de plus en plus, ma plus grande RAISON D’ETRE… Sans lui c’est sur, je ne serais plus…
Aude
1 Commentaire
Bonjour Aude, avec des amies nous faisons un exposé sur les greffes de reins et nous voudrions avoir des informations sur la greffe.
Votre histoire nous a beaucoup touché.
Si ça ne vous dérange pas de nous en parler, nous voudrions vous poser des questions.
Cordialement
camille