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Coup de projecteur sur le rein dans le rapport de l’Assurance Maladie 2025

l’Assurance Maladie vient de rendre public son rapport « Charges et Produits » 2025.

Ce document de près de 400 pages propose chaque année de grandes orientations stratégiques. Il sera transmis au  Parlement et au gouvernement dans le cadre de la préparation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui sera élaboré cet automne.

Nous l’accueillons avec d’autant plus de satisfaction qu’il fait cette année un focus majeur sur la maladie rénale chronique (MRC) et la greffe. Renaloo entretient avec l’Assurance Maladie un dialogue nourri par des rencontres régulières. Cette publication, qui reprend plusieurs de nos propositions, est donc un signal positif.

Nous nous réjouissons en particulier que la CNAM partage notre vision, qui consiste à tout mettre en oeuvre pour que les patients sortent aussi vite que possible de la dialyse (par la greffe) ou qu’il n’y entrent pas (par la prévention). 

Ainsi, elle propose une stratégie dont l’objectif est une diminution annuelle progressive du nombre de personnes dialysées de 1.000 par an (sur 10.000 nouveaux dialysés par an actuellement), reposant pour moitié sur :

  • L’augmentation progressive du nombre de transplantations (jusqu’à 500 supplémentaires par an) 
  • La diminution du nombre de patients entrant en dialyse grâce à un meilleur dépistage et une amélioration du parcours de soins 

Elle souligne qu’un tel scénario conduirait à une économie d’environ 130 millions d’euros à 5 ans, ce à quoi on peut ajouter qu’il permettrai aussi une amélioration notable de la qualité des soins pour le millier de patients concernés !

Pour y parvenir, l’Assurance Maladie propose des actions à différents niveaux.

  1. Des mesures de développement de la greffe et de relance du plan greffe :

L’Assurance Maladie propose notamment une analyse de différents modèles internationaux de don d’organes, notamment celui de l’Espagne et du Royaume-Uni.

Elle recommande l’accélération de la mise en œuvre du plan greffe. Pour cela, il convient de lever les barrières qui subsistent au don pour augmenter le nombre de greffons disponibles. Il faut également augmenter les capacités de prélèvement et de transplantation pour accroître substantiellement le nombre de greffes rénales réalisées chaque année en France. Pour y parvenir, l’Assurance Maladie préconise notamment :

  • Une campagne d’information grand public avec l’ABM, le Ministère et les associations de patients pour faire émerger une culture du don,
  • Le développement des réseaux de prélèvement, la mutualisation du prélèvement multi-organes, l’organisation du transport des greffons sans équipe médicale associée,
  • La mobilisation des IPA dans le cadre des activités de greffe d’organes 
  • L’augmentation du capacitaire dans les services d’urologie, et du temps de bloc opératoire des centres de transplantation rénale en développant la chirurgie ambulatoire dans le champs de l’urologie 
  • La sanctuarisation et le financement de l’activité spécifique de transplantation dans les contrats d’objectifs et de moyens passés entra les hôpitaux et les ARS 

2. Des mesures d’amélioration du dépistage et de la prévention de la MRC

La nouvelle convention médicale a instauré une rémunération complémentaire au médecin traitant venant remplacer la ROSP. Cette majoration prévention est composée de 15 indicateurs, parmi lesquels le dépistage annuel de la MRC chez les populations à risque (Albuminurie + Créatininurie + Créatininémie).

En complément, l’Assurance Maladie souhaite mener une campagne de promotion du dépistage de la MRC auprès des médecins généralistes. Cette campagne mobilisera les leviers de l’Assurance Maladie, à commencer par l’envoi de mails d’information aux médecins généralistes à l’automne 2024. Elle enverra ensuite ses délégués auprès des généralistes “les moins prescripteurs de ce dépistage”.

Plusieurs autres mesures sont prévues, notamment :

  • Des campagnes de sensibilisation des assurés à l’importance de ce dépistage.
  • L’inscription de la MRC au programme de Mon Bilan Prévention. Les infirmiers, sages-femmes, et pharmaciens auront la possibilité de prescrire les examens de dépistage de la MRC. 
  • L’élargissement du programme SOPHIA aux patients atteints de MRC.

Enfin, l’Assurance Maladie accompagnera la réforme du financement de la dialyse, initiée par la LFSS 2024 et qui doit entrer en vigueur début 2026. Le contrôle des centres de dialyse fera aussi partie de l’agenda des services de lutte contre la fraude. 

Dans le cadre de son argumentaire sur la MRC, l’Assurance Maladie propose les résultats d’une étude sur le parcours de soins des patients durant les deux années qui précèdent la dialyse.

Elle montre notamment que :

  • De manière général, les recommandation de suivi semblent insuffisamment respectées (dépistage des facteurs de risque cardio-vasculaire, analyses à réaliser, suivi par un néphrologue) et la protection vaccinale de ces populations semble trop faible.
  • Les patients de moins de 60 ans semblent moins bien suivis que les plus âgés. C’est pourtant dans ce groupe d’âge que l’on retrouve les maladies rénales qui progressent le plus rapidement.
  • La précarité sociale touche beaucoup de patients : 13% bénéficient de la complémentaire santé solidaire,  et jusqu’à 24 % chez les moins de 60 ans. La MRC est bel et bien une maladie associée à la pauvreté !
https://www.assurance-maladie.ameli.fr/etudes-et-donnees/2024-rapport-propositions-pour-2025-charges-produits
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