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Espoir étendu pour le VIH, la greffe, le cancer

14 septembre 2004, Le Quotidien du Médecin

Des Californiens montrent que la protéine RabGEF1 régule négativement l’activation des mastocytes, starters de la réaction d’allergie. Les souris K. O. ont une inflammation cutanée sévère, avec, dans la peau, un nombre accru de mastocytes activés qui, par rapport à ceux de souris normales, libèrent plus de médiateurs des réponses allergiques.

” Nous avons identifié un important régulateur négatif endogène ou “frein”, dont la fonction normale est de supprimer les étapes d’activation biochimique qui mènent aux allergies et à l’inflammation. Cette protéine, RabGEF1, supprime l’activation des mastocytes, les cellules qui contiennent la majorité de l’histamine de l’organisme “, explique au ” Quotidien ” le Dr Stephen Galli, de l’université de Stanford en Californie, qui a dirigé ces travaux.
” Les mastocytes sont activés de façon inappropriée dans les troubles allergiques et contribuent ainsi à l’asthme, au rhume des foins, à l’anaphylaxie et à l’eczéma ; ces cellules peuvent également contribuer à des maladies comme la polyarthrite rhumatoïde “, rappelle-t-il.
” Toutefois, les voies biochimiques qui sont supprimées par ce frein naturel ne sont pas restreintes aux mastocytes, mais interviennent aussi dans d’autres processus biologiques importants, dont certains contribuent à la santé (défense contre les infections) et d’autres sont activés durant certaines maladies (VIH/sida, maladie cardiaque, cancer) “.

” Nous étudions maintenant les effets de ce frein naturel d’activation cellulaire dans d’autres cellules qui contribuent à la défense de l’hôte et à la maladie, comme les lymphocytes, les cellules cutanées et les cellules nerveuses. Nous cherchons s’il existe des conditions spécifiques pour lesquelles la manipulation de cette protéine améliorerait la défense de l’hôte, ou aiderait à limiter ou à traiter des processus pathologiques. Par exemple, le premier objectif, celui d’améliorer la résistance à l’infection, pourrait être réalisé en réduisant l’activité de la protéine, ce qui favoriserait de ce fait l’activation des cellules participant à la défense de l’hôte contre l’infection. A l’opposé, les maladies reflétant une activité insuffisante de ce “frein naturel” pourraient être traitées en majorant la quantité ou l’activité du frein naturel, ou en administrant des molécules qui simulent son action. “

Encore du chemin avant de connaitre les applications cliniques.
” Cette recherche est encore très fondamentale, et cela pourrait prendre encore un certain temps avant de savoir si la manipulation de cette protéine, ou l’administration d’agents qui simulent son activité, peut être d’utilité clinique, souligne-t-il. Cependant, une meilleure compréhension des rôles de cette protéine pourrait aider à mieux comprendre la régulation biochimique des processus qui contribuent à la santé et de ceux qui contribuent à la maladie. Si nous pouvons démontrer que la manipulation de cette protéine procure des bénéfices cliniques potentiels, et peut être réalisée avec peu ou pas de risque, alors les domaines possibles de cette approche pourraient inclure les maladies allergiques (dont asthme, rhume des foins et eczéma), certaines maladies auto-immunes (comme la polyarthrite rhumatoïde), la maladie VIH/sida, la transplantation et certains cancers.”

Dr VERONIQUE NGUYEN

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