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Expérience médicale pour un Lorrain sur le Chimborazo

14 août 2002, Le Républicain Lorrain

Un Spinalien de 37 ans tentera prochainement l’ascension du Chimborazo, dans la Cordillière des Andes. Seule différence avec les autres alpinistes chevronnés, Éric Boeuf est un greffé rénal.

ÉPINAL.- En avril 1981, Éric Boeuf subissait une transplantation rénale. Libéré d’une dialyse bi-hebdomadaire, le Spinalien décidait de croquer la vie à pleines dents et de partir vers les sommets de l’exploit. Sept fois champion de France en tennis de table chez les transplantés et médaillé de bronze aux Jeux Olympiques des transplantés en 1991 à Budapest, il s’est déjà attaqué à la montagne en 1992 et a accompli de nombreuses courses avec succès: ascension du mont Blanc sans médecin en 1994, enchaînement à pieds de neuf sommets de plus de 4 000 mètres en moins de cinq jours (une première mondiale pour un greffé), nuit passée au sommet du mont Blanc sans aide médicale en 1997, etc.

Mais le rêve d’Éric, devenu cadre supérieur à La Poste, restait l’ascension d’un sommet mythique de la Cordillière des Andes, en Équateur: le Chimborazo culminant à 6 310 mètres. Pour mener à bien son pari, Éric a réuni autour de lui des amis. Ensemble, ils ont créé l’association Rêves d’altitudes (RAS) et composé leur cordée. “Nous serons huit. Il y aura notamment, Pascal Huss, président fondateur de la Compagnie des guides du sud Dauphiné; Jacques Génin, médecin du sport habitué dans l’accompagnement de dialysés en montagne; Jean-Claude Muller, spécialiste de la haute altitude; Christophe Voegele, ancien cameraman à France 3 Lorraine”, détaille Éric.

Entraînement sur trois sommets

L’expédition partira de France le 16 août. “Après avoir escaladé trois sommets à 4 700, 5 000 et 5 900 mètres afin de se préparer et surtout s’acclimater, nous tenterons le Chimborazo entre le jeudi 29 et le samedi 31 août. Nous aurons juste le temps de redescendre pour le retour en France le 3 septembre. Nous connaissons les risques de ce pari car la montagne équatorienne est l’une des plus meurtrières au monde. Par ailleurs, il n’existe aucun repère naturel. Sur ses dômes, il est difficile de se diriger à la boussole. Alors, prendre un guide professionnel qui connaît le terrain était plus raisonnable. Il nous faudra quatorze à quinze heures pour atteindre la cime”, explique Éric.

“En plus de l’aspect sportif de cette tentative, je voudrais étudier mon comportement physique et physiologique à une altitude supérieure à 6 000 mètres. Ajoutez en plus un côté symbolique. En effet, c’est sur les flancs de cette montagne que pousse la chiquirahua, plante grasse aux vertus médicinales pour les reins. Elle était vénérée par les Incas “, explique Éric, précisant que l’équipe du camp de base sera composée de quatre personnes dont une infirmière de bloc opératoire.

“Attention, nous souhaitons que cette aventure ne tombe pas dans la caricature de montagnards sponsorisés jusqu’aux sous-vêtements. Il s’agit avant tout d’une première mondiale et médicale. Mon unique objectif est de faire parler positivement des greffes et du don d’organes et d’aider les gens à prendre la bonne décision au bon moment”. Enfin, pour le côté clin d’oeil, Éric laissera sur le sommet sud-américain un petit souvenir de Jessica, la chanteuse de la Star Academy dont il est un ami.

Jean-Marc PHILIPPE.

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