5 mai 2010
Une Américaine, licenciée à cause de son profil génétique, attaque son employeur
L’histoire et la problématique qu’elle soulève sont notamment racontées sur Slate.fr. Pamela Fink, 39 ans, ex-directrice des relations publiques du fournisseur de gaz et d’électricité MXenergy, dans le Connecticut, a déposé ce qui serait la première plainte pour discrimination génétique aux Etats-Unis. Elle affirme avoir été licenciée après avoir informé son employeur qu’elle était porteuse d’un gène prédisposant au cancer du sein. Pamela Fink avait entrepris un dépistage génétique, deux de ses sœurs ayant développé un cancer du sein. Elle conteste aujourd’hui son licenciement, en s’appuyant sur la loi GINA (Genetic Information Nondiscrimination Act), sur la non-discrimination devant les informations génétiques.
La loi votée par le Congrès américain en 2008, interdit aux chefs d’entreprise d’exiger de leurs salariés des tests génétiques ou de prendre en compte le profil génétique d’un employé pour une embauche, un licenciement ou une promotion. De même, la loi condamne désormais toute discrimination de la part des compagnies d’assurance basée sur la génétique de leurs clients. Le New York Times saluait en 2009 l’importance du texte qui entrait alors en vigueur: « Il est rare qu’une loi contre les discriminations s’applique à un tout nouveau groupe de personnes. La nouvelle loi est une étape importante dans la protection de ceux qui ont hérité d’une prédisposition à une maladie. Elle retire ainsi un obstacle considérable des tests génétiques qui peuvent aider à prévenir et traiter de graves pathologies. »
Sur le site Basta !, Mathieu Javaux estime “nécessaire que les personnes qui recourent à ces tests aient conscience de la sensibilité des informations obtenues. Surveiller l’activité des laboratoires qui effectuent ces tests est crucial : leur nombre augmente, leur accès est désormais universel via internet. La société 23andMe propose par exemple un test livré en France et analysé en 6 à 8 semaines pour 399 dollars. Un formulaire d’autorisation doit être signé, mais le laboratoire n’a aucun moyen de vérifier que l’ADN testé est bien celui de la personne qui passe commande.”
Mathieu Javaux poursuit : “On peut considérer que Mme Finks a fait preuve de naïveté vis-à-vis de son employeur en lui annonçant le résultat de ses tests. Serions-nous également naïfs au point de croire que les entreprises ne voudront pas s’assurer à l’avenir, dans le cadre d’une embauche par exemple, que leurs salariés ne « cachent » pas quelques maladies potentielles ?”
Lire également : L’Expansion , Associated Press, NewScientist, ABC News, Connecticut Law Tribune, Nature. Et ce site canadien