Dette d’organe

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    Sujet
  • #30438
    garcimore
    Participant
    • Rognon expérimenté
    • ★★★☆
    • 107Message(s)

    Bonjour,

    Je me laisse aller a une reflexion peut etre un peu éloignées des préoccupation plus pratiques auquelles nous devont tous faire face au sujet de la greffe d’organe.

    On parle ( heureusement et de plus en plus ) beaucoup du don d’organes, mais on ne parle jamais du versant du receveur, celui de la dette d’organe, voire de la dette de vie.

    Pour tout ceux et celles qui ont été greffées, je m’interrogeais sur la manière dont vous appréhender cette dette, imaginaire par rapport a la famille d’un donneur anonyme et des autres patients en attente, réelle en cas de donneur vivant. Comment vivez vous cette posture au cas ou vous y ayez ( je le pense ) pensé, peut etre plus ou moins consciemment. Vous sentez vous redevable ? comment le gérez vous ? Quel sens donnez vous a cette expérience aussi lourde d’un point de vue psychique que somatique ?

    Au plaisir de lire vos réponses,
    Amicalement,

    Erwan

    PS: je ne suis pas étudiant en psycho et ne cherche pas a produire un quelconque document, simplement en tant qu’ancien gréffé je souhaite juste créer un espace d’échanges pour tous ceux a qui cette interrogation évoquerais quelque chose de l’ordre d’un vécu personnel.

3 réponses de 16 à 18 (sur un total de 18)
  • Auteur
    Réponses
  • #30694
    Deirdre
    Participant
    • Rognon expérimenté
    • ★★★☆
    • 146Message(s)

    Votre réponse au bout d’un mois, Erwann, fait chaud au cœur je suis sure pour toutes ces personnes sui se sont livrées dans leur intime. Mais vos arguments et votre analyse dans le ton de sublimation me laissent un peu sur la faim et un peu court du bouillon, comme on dit par chez nous.

    MAUSS, 1925, cela vous parle, c’est bien l’inventeur de ce concept universel de dette issu de son expérience chez les Maoris. Au passage peu de chances que les psy d’obédience clinique l’évoquent, les sciences sociales sont à l’antipode de leurs manières de voir. De cette théorie, a découlé un mouvement dit anti matérialiste créé par ses disciples pour l’essentiel des sociologues ou psycho socio. Dans les années 70, un certain nombre de travaux ont paru dans le domaine de la greffe d’organes mettant en avance l’importance du corps humain et le tabou de toucher à son unicité. Au passage, ils ont plus une position anti greffe surtout pour les IRC. ils s’opposent à la position mécaniste et utilitaire des médecins qui y voient une solution médicale, le corps étant un ensemble d’organes morts.
    Le hic c’est que en partant de la théorie, la réalité ne se retrouve pas dans ces analyses/ Si vous replongez dans l’étude sur le don vivant en 2012 de C BAUDELOT, vous ne retrouvez que 15 patients ayant recours à ces mots dette, culpabilité, le reste parle de devoir et reconnaissance. Idem dans les témoignages de greffés, il parle de cette sensibilité particulière mais pas de dette. Marie BERRY l’a très bien dit “c’est mon sauveur mais je ne lui suis pas redevable à vie” Vous trouvez très peu de résultats sur des comportements dépressifs ayant entrainé rejet, encore moins sur les programmes d’accompagnement désespérément vides.
    L’échec est marqué dans les chiffres du rapport de l’agence biomédecine puisque le refus des proches sur prélèvement d’organes a augmenté de 37% à 41%. La région IDF chute de 17%. Au passage je ne comprends pas les gens de province qui s’inscrivent dans une région embouteillée alors qu’il y a de très bons CHU ailleurs mais bref..
    Que ce soit la position mécaniste ou humaniste, les deux ont échoué malgré les EGR de2013, malgré des campagnes de communication, reportages, les cartes de refus se précisent.
    Au delà de l’emballement émotionnel, c’est cela aujourd’hui le vrai problème, malgré une éthique très développé les personnes ont développé une méfiance et un repli sur soi dans le don! Je n’y rajoute pas l’influence religieuse très présente!
    Mon coup de gueule dénonce cette farce chez ces mêmes apprentis psychologues. Un greffé n’a pas demandé à être dans cette situation; il n’a pas à prendre la responsabilité morale et éthique de cette solution. Ce sont leurs affaires à eux. D’autant plus que derrière il y a du vide dans les moyens de résorbions.
    Contrairement au Canada et Québec!
    A nouveau, plus de 40% de rejet est du à une non observance thérapeutique. Là est une chantier prioritaire qui pointe la responsabilité de chaque acteur dans cette démarche très compliquée.

    #30695
    Deirdre
    Participant
    • Rognon expérimenté
    • ★★★☆
    • 146Message(s)

    Pour l’étude 15 sur un échantillon de 512.
    Solitude, vous n’avez jamais entendu parler des groupes sur Facebook qui se multiplient comme des petits pains!

    #30833
    Ptite Fany
    Participant
    • Glomérule junior
    • ★★☆☆
    • 73Message(s)

    Bonjour,

    Pour ma part, je ne suis pas encore dialysée mais cela ne devrait plus tellement tarder…La greffe est donc un peu loin pour moi car j’ai refusé tout don d’organe de personne vivante. Je refuse de mutiler quelqu’un et de me rendre redevable à vie envers cette personne.

    je dis cette personne car je n’ai plus beaucoup de famille, ils sont soit morts soit trop vieux. j’ai une amie qui m’a proposée mais pour les raisons évoquées ci-dessus ce sera non.

    J’ai la chance d’être éligible à la greffe. Je préfère un donneur décédé. Lorsqu’on est appelé j’imagine qu’on est content…Cela me dérange de me réjouir en quelque sorte de la mort de quelqu’un. Après il est certain qu’il n’est pas mort à cause de moi mais cela reste quand même pas “normal”.

    Après j’ai accepté ce don puisque bientôt je vais être sur la liste des donneurs, mais dans ma tête ce n’est pas aussi facile que ça à gérer.

    En ce qui me concerne je pense que j’aurai souhaité connaître mon donneur pour connaître sa famille. Mais il est vrai que c’est dangereux, si il s’avère que c’était une mauvaise personne je crois que le vivrais très mal…les choses sont bien comme elles sont finalement.

    Cela reste merveilleux de pouvoir se sortir de cette machine et de revivre normalement donc il faut s’estimer heureux d’avoir cette deuxième chance et s’adapter au mieux pour honorer ce don.

    Voilà mon ressenti

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