Je n’ai pas vu l’émission mais la tendance à diaboliser la dialyse en général et la HD en particulier est une constante (cf. reportage sur Marie Berry)

Je l’ai dit ici à des nombreuses reprises que ce n’est pas une très bonne chose car pas très objective.

En effet Pitou.

Ce qui me gêne dans le reportage c’est la généralisation, le message qui dit la dialyse est un truc horrible, la greffe un miracle et le don d’organe se passe sans problèmes.

Le fait est que la dialyse est horrible pour certains, la greffe est un miracle pour certains et le don d’organe se passe sans problèmes pour certains.

Le message est totalement différent

Tout à fait d’accord avec vous tous. Le mari était un très gentil garçon, et il s’est cru obligé de proposer son rein, mais elle n’était pas obligée d’accepter! Quand on voit que la motivation principale de l’épouse pour accepter, c’était de pouvoir aller passer un week-end prolongé à New-York sans avoir besoin d’y réserver une place en dialyse, quelques mois plus tôt que si elle avait attendu un rein cadavérique, on en reste sans voix, et on ne peut que compatir avec le mari qui a beaucoup souffert de l’ablation,qui a encore une petite mine 3 semaines après, et qui est amputé à vie alors qu’il n’a que 40 ans.

Dans la 2ème partie, j’ai appris que 35 patients français par an au moins allaient se faire greffer à l’étranger avec des reins volés ou achetés à des miséreux ou pas: il y avait le cas de cette Ukrainienne de la classe moyenne, femme de pilote, entrée à l’hôpital pour l’ablation d’un kyste, et ressortie ouverte du cou au pubis et avec un rein en moins!!! Il s’est avéré aussi que des Français rmistes (“vivant” donc avec 450 euros par mois) étaient de plus en plus nombreux à proposer leur rein sur internet, pour des sommes allant de 5000 à 100 000 euros! On a vu enfin un médecin organisateur de trafic d’organes arrêté, puis libéré sous caution, grâce à la fortune que lui avait rapporté son juteux négoce.

Décidément, on vit dans un monde formidable!

L’idôlatrie du fric, typique de notre époque depuis 30 ans, a supprimé chez beaucoup toute valeur éthique, tout principe moral, d’où ces dérives hallucinantes. Celui qui a vu cette femme ouverte “comme un porc à l’abattoir” selon ses propres termes, pour lui voler son rein ni vu ni connu, et recousue n’importe comment, a une idée de ce que peut produire la cupidité actuelle de ceux qui en ont pourtant déjà plus qu’assez pour bien vivre. Ils ont déjà un million de dollars dans un paradis fiscal, eh bien ils en veulent 2, puis 3, puis 10….Qu’importent les victimes qu’il faudra piétiner pour y parvenir!

Ceci dit, je suis fière de mes 30 000 camarades dialysés en France, qui se font à leur sort, au lieu d’essayer d’exploiter leur entourage ou la misère des Moldaves ou des rmistes. 35 sur 30 000, c’est effectivement très peu.

Effectivement, je viens de voir l’emission sur m6replay.com. Le ton est un peu trop dramatique selon moi.

Nastia => C’est leur choix! Il me parait fort simple de dire que la femme voulait un rein pour se promener à New York.
C’est un choix qu’ils ont fait à deux. La reflexion qui est derrière est très loin de pouvoir transparaître dans un documentaire de 50min.

Faire le choix du don, c’est aussi ne pas être en durée indeterminée en dialyse et faire bénéficier du rein cadavérique qui nous aurait été attribué à qq’un d’autre.

Personnellement, je pourrais acheter un rein mais j’aurais beaucoup de mal pour recevoir le rein de quelqu’un que je connais (de son vivant).
Dans le premier cas, il s’agit d’un échange (après que cela soit équitable/dans de bonne condition est un autre problème) mais dans l’autre on est redevable.

Vendre, jamais au grand jamais !! Je ne veux pas et ça m’exècre !!

Par contre, si un jour j’étais en situation où un proche, famille ou ami (même si la loi l’interdit actuellement, qui sait si ça ne changera pas ?) avait besoin d’un rein, je ne pourrais être que très heureuse de faire ce don !
Pas parce que je veux être une héroïne, mais qu’est-ce que c’est que, allez, 2 jours/an pour le suivi après le don ? Je vois bien plus souvent le médecin pour la Ritaline (au minimum 1 fois/mois, actuellement 1 fois/semaine à 1 fois/15 jours) que si je faisais ce don !
Dans une vie, c’est quoi une à deux journées/an ?
Alors que la personne qui reçoit aura une autre vie, et je ne peux qu’être heureuse de la voir heureuse. Si cette personne que j’aime, famille ou ami, est heureuse, alors je le suis, sinon, je suis triste pour elle.
Et je ne vois absolument pas ce don comme un sacrifice, parce que les risques ne sont pas si élevés que cela et que la personne vit mieux. Que demande le peuple ?
Au moment de prendre ma carte de donneuse d’organes en cas de décès, au moment d’en discuter avec ma famille de ce sujet, cette décision était l’évidence même : je ne veux pas faire ça pour me faire dire “elle est généreuse”, “elle a fait un acte de bravoure”, car ce n’est absolument pas pour ces raisons. L’évidence est de partager, et égoïstement même, me dire que si je décède, alors mon décès n’aura pas servi à rien puisqu’il aura permis de sauver d’autres vies, parfois condamnées. Me dire aussi et surtout que la vie continue après, parce qu’au moins, d’autres personnes seront sauvées.
Cette pensée me rassure bien plus que le religieux, il s’agit de quelque chose de plus logique et de plus pragmatique que le religieux.

Voilà les pensées d’une donneuse potentielle
Ce n’est pas triste, bien au contraire, je me sens heureuse, presque euphorique à cette idée. Il n’y a pas de raison d’être triste à cette idée, bien au contraire. Et vouloir faire ce don n’est pas une idée qui est difficile, elle n’est pas facile non plus, car on ne donne pas un organe comme un paquet de lessive ou une boite de chocolat. Mais elle n’est pas aussi difficile que ce que les receveurs et autrui pensent : elle est même une évidence, c’est presque comme une vocation (qui vient du latin vocatus et veut dire l’appel).
Ce n’est pas l’appel de Dieu, c’est l’appel de la vie, et uniquement celui là. Dire que la vie est plus forte et qu’elle meurt en dernier.

Et pourtant, je n’ai que 24 ans 😳

Il y a une grosse différence entre donner un organe de son vivant ou après le décès !!!
Donner de son vivant, c’est accepter de vivre avec un seul rein et prendre le risque que si un jour celui-ci “tombe en panne” … Ben on est demandeur aussi …
Et je crois que Fou Volant connait bien le problème, il faut p-e lire ses posts pour p-e prendre une décision en connaissance de cause .
Et après la greffe, ce n’est pas une nouvelle vie qui nous attend mais la continuité de notre vie …
Pour moi, le vrai miracle sut été de ne jamais tomber malade ….