Bonjour Soso,

J’ai 27 ans et j’ai été greffée il y a 4 ans d’un rein de ma maman. Nous nous portons très bien toutes les deux. Pour nous ce fut un geste très naturel, nous ne nous sommes pas vraiment posé de questions. Maman était parfaitement zen avant l’opération et depuis elle va très très bien.
Cette greffe m’apporte bien sur un grand confort de vie mais elle simplifie également beaucoup la vie de toute la famille. Tout le monde me sait en relative bonne santé, personne n’a besoin de se faire trop de soucis pour moi. Maman n’a pas non lus besoin de m’accompagner à la dialyse 3 fois par semaine, ni de m’aider à gérer 3 tonnes de paperasse avec la sécu.
Bref ce que je voulais te dire c’est qu’une greffe, ça te simplifie la vie, ça améliore ta qualité de vie mais ça améliore aussi celle de tes proches, c’est du bénéfice pour tout le monde.
Si tu te fais du soucis pour ton donneur, sache que ceux-ci ont une espérance de vie supérieure à celle de la population française. En effet, on ne prélève d’organe que sur des gens en très bonne santé et de plus, ils bénéficie d’un suivi annuel, pris en charge par la sécu (ou l’hôpital je ne sais plus) qui permet de dépister rapidement la plupart des problèmes de santé. Dans la plupart des cas tout se passe très bien pour eux.
Pour plus de détail je t’invite à lire la rubrique consacrée au don du vivant sur le site Renaloo, si tu ne l’a pas déjà fait: http://www.renaloo.com/greffe-a-partir- … ivant.html

Bon courage à toi et si tu as des question n’hésite pas à les poser.

Elodie

Bonjour,

J’ai été greffé mi-octobre dernier d’un rein, donné par mon oncle.
Quelques mois avant, j’étais très réticent à cette idée, et j’avais beaucoup de mal à me dire que je pourrais supporter quelque chose comme ça. Mais je m’y suis fait, c’était plus la peur de l’inconnu qu’autre chose qui me bloquait.
Puis l’opération est arrivée, il était aussi stressé que moi (première intervention chirurgicale pour lui comme pour moi), tout s’est bien passé, il a retrouvé toute sa forme, et lors de mon réveil en soins intensifs (la première étape lorsque tu sors du bloc opératoire), j’ai senti la douleur, j’ai posé ma main sur mon ventre gonflé, et je ne me suis dit qu’une seule chose : “c’est mon rein”. A aucun moment, je ne me suis dit que je portais l’organe de quelqu’un d’autre. Pourtant je lui suis on ne peut plus reconnaissant pour cet acte d’amour totalement désintéressé et de don de soi absolu, et même si j’ai pu être dubitatif, je ne vois que des avantages au don vivant :

– l’opération est planifiée, donc tu n’as pas à attendre pendant des années qu’on t’appelle pour tout lâcher d’un coup et partir en urgence à l’hôpital, tu peux te préparer physiquement, psychologiquement, professionnellement, sans même parler de la logistique.
– avec ton nephro, tu choisis la personne la plus proche de toi immunologiquement parlant, donc tu minimises les risques de rejet et tu prends moins d’immunodépresseurs
– tu ne passes pas des années en dialyse à attendre un greffon
– les risques sont minimes, comme ç’a été souligné plus haut.

Bien entendu, l’accident en salle d’opération ou à l’hôpital en général peut arriver, bien entendu pour des raisons totalement externes, le donneur peut développer un cancer du rein ou je ne sais quelle autre saleté sur le dernier rognon restant. Bien entendu, tu peux aussi te faire renverser par une ambulance en sortant de l’hôpital, réduisant les efforts de tout le monde pour rien. Mais à mon avis, faites faire les explorations, ça ne t’engage à rien, et jusqu’au dernier moment, tu resteras dernier(e) décisionnaire sur l’origine de ta greffe.