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Sujet
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Bonjour,
C’est avec une certaine gène que je souhaiterais vous soumettre ici, un problème relevant autant de faits concrets que du cas de conscience et de solliciter l’avis des celles et ceux qui auraient la bonté de me répondre.
Craignant déjà que mon message ne soit trop long, je vais m’efforcer de synthétiser au maximum.
Alors que nous sommes parents d’une fille âgée très prochainement de treize ans, vive et intelligente et réussissant très bien quant au domaine scolaire, mon épouse souhaite depuis déjà des années, un second enfant.
Les néphrologues nous disaient que cela n’était pas possible lorsque je fus pour une durée de trois années et demi en dialyse et de fait, « ça ne fonctionnait pas » ; mais qu’une fois greffé, « tout fonctionnerait très rapidement »..
Or, me voici transplanté depuis bientôt quatre ans en juillet et toujours pas d’enfant ; de plus, un nouveau problème est apparu (qu’il m’est difficile d’évoquer ici sans gêne tant il est impudique), avec les sondes, sistosmographies etc. à répétition, je fais à présent des « éjaculations rétrogrades », ce qui nous dirige automatiquement vers une insémination artificielle.
Or, le premier spermogramme s’est révélé catastrophique, mon traitement étant directement mis en cause et à présent, cela étant devenu pour elle obsessionnel, un Professeur en ce domaine, souhaite que j’en refasse un, mais en buvant des litres de Vichy, prenant des « Actifed » le matin même pour « bloquer les sphincters (on se demande pourquoi, il ne s’agit pourtant pas d’une coloscopie !) ; médicament m’étant par ailleurs totalement contre indiqué pour la santé du greffon et comble de tout, me placer entre les mains d’apprentis sorciers biologistes voulant « aller voir de façon chirurgicale » ce qu’il se passe dans mon urtère ; ce qui je le crains, risque de foutre complètement en l’air une greffe déjà bien instable depuis le début en raison d’antécédents difficiles pour ce problème que j’ai depuis la naissance. Ce qui, je l’avoue également, ne me réjouit guère non plus.
Hormis ces conditions médicales me paraissant déjà bien lourdes, je pense aux risques plus qu’élevés de malformations et n’ai guère envie de jouer à la roulette russe ; je pense aux études de notre fille qui voudrait exercer plus tard une profession plutôt réservée aux élites et dont nous ne sommes déjà pas sûrs à ce jour, de pouvoir en assurer le financement. D’autant que mon épouse ne cesse de dire devant elle, qu’elle est malheureuse de « ne pas avoir d’enfant » ou bien « de ne pas vouloir se contenter d’elle », comme s’il s’agissait d’un jeune chiot ayant grandit trop vite et n’étant plus intéressant, ce qui me choque profondément.
Par ailleurs, elle souhaite acheter un pavillon, sachant très bien qu’aucun crédit ne nous sera accordé, d’autant plus que je suis actuellement à temps partiel en invalidité et me dit que je suis trop « négatif » alors que je pense n’être (malheureusement) que réaliste.
Nous sommes déjà propriétaires d’un appartement dans une résidence correcte, ce qui me paraît déjà très bien et je vois tellement de personnes « couler » après avoir voulu aller trop loin et ne plus pouvoir assurer au point de tout perdre.
On me dit de « jouer le jeu », visiter malgré tout des maisons, etc. ; mais la déception n’en sera alors que plus grande, ainsi que l’humiliation lorsqu’il nous faudra, si tant est qu’on parvienne jusqu’à cette démarche, que plus décevante et dévastatrice.
Bref, je me sens acculé, désespéré. Je me sens en quelque sorte « coincé » ; me remets beaucoup en question (j’ai d’ailleurs toujours été très porté sur l’auto introspection ) ; mais il s’agit ici, me semble t’il, de problèmes bien concrets et non existentiels. De la vie d’un enfant à venir ; que fera t’on s’il ou elle, naît avec une malformation ; un coup à bousiller la famille pour de bon. Non seulement en réalité, je ne me vois plus Père dans ces conditions, car quand bien même tout le processus d’insémination fonctionnerait il, je serais alors au plus tôt, Papa à 44 ans et peut être déjà de nouveau sous dialyse ; d’autant que mon épouse souhaite également suivre des cours pour progresser dans son milieux professionnel médical, passer des concours etc.
Enfin, il me semble que nous avons déjà une chance inouïe d’avoir une fille qui se porte bien, qui « a mis du temps à venir » ; que je considère comme « un cadeau du ciel ou de la vie et qu’il ne faut pas trop en demander au-delà du raisonnable. Mot que mon épouse entend depuis des années et ne supporte plus (surtout de la part de ma famille).
Je souhaiterais donc juste savoir, hormis toutes ces histoires relationnelles de couple évidentes également, si oui ou non, vous pensez, avec la plus grande sincérité, que je suis trop négatif et égoïste. Je sais bien que le choix et les démarches en ce qui me concerne tout du moins, ne concernent que moi ; mais je me sens perdu et quelques avis, quelqu’ils soient, ne seraient guère superflus.
Je vous en remercie par avance et vous prie de bien vouloir excuser ce message aussi long qu’impudique.
Mais peut être que d’autres membres de ce forum se seraient trouvés dans le même genre de situation et pourraient me donner un avis éclairé.
Je vous souhaite à toutes & à tous, un très agréable après midi.
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