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Sujet
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Ce qui explique peut-être la réaction des familles, si négative aujourd’hui aux demandes de don, c’est peut-être l’image qu’en donnent les medias, il faut le dire plutôt négative. Nous sommes nous interrogés sur l’image donnée par le cinéma ? Il y a trente ou quarante ans, cette image était plus teintée d’espoir (“je vous ferai aimer la vie”, et même “Jésus de Montréal”, où le don est la métaphore de la résurrection), mais aujourd’hui, on est plutôt dans la tonalité du film “Island”. Je viens de découvrir ce film anglais “never let me go”, tiré du roman de Kazuo Ishiguro, et aussi triste qu’une précédente adaptation “les vestiges du jour”. C’est une chronique nostalgique, douce, sur la brièveté de la vie, de sa beauté malgré sa brièveté, parmi des jeunes gens élevés pour le don. C’est le don plus fort que l’amour. En même temps, c’est une image représentative de ce qu’est le don pour les gens qui ne connaissent pas la question pour les familles, la représentation d’un fantasme. Peut-on lutter contre une telle représentation, être plus fort que la société du spectacle ? On ne peut reprocher à Ishiguro d’avoir utilisé le don comme arrière-plan et illustration de la volatilité de la vie, de l’impossibilité de changer le destin, pour exprimer une tragédie classique en termes contemporains, mais on constate que c’est l’idée qui vient le plus spontanément aux artistes de notre temps, parce qu’elle est un reflet d’une vision collective.
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