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Je ne sais pas s’il est très habile de souligner en permanence avec autant d’insistance le coût des dialysés, en cette période où l’Etat ne songe qu’à rogner sur tous les budgets, et où l’on discute justement en haut lieu de la baisse des budgets de dialyse (et donc de la baisse de leur qualité).

A la vitesse où les choses se dégradent, cela risque d’aboutir un jour à des campagnes gouvernementales sur les thèmes suivants:
– Tuez un dialysé! Vous contribuerez au redressement du déficit public!
– Dialysés, faites preuve de sens civique! Suicidez-vous pour aider les banques!

En outre, sachant que toute insuffisance rénale entamée se termine en dialyse, même si on voit un néphrologue chaque semaine, il ne faudrait pas susciter de faux espoirs en faisant croire qu’il suffit d’être dépisté pour être sauvé. Non.

Enfin, ce que vous appelez prévention n’en est pas, c’est du dépistage. Vous cherchez à faire savoir à des malades qu’ils le sont, c’est tout. Avec toutes les conséquences psychologiques que cela entraîne. La vraie prévention consisterait à prévenir les gens sains de l’importance de leurs reins et de leur fragilité. Mais là, c’est le rôle de l’Etat, lorsqu’il fait son travail, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

J’ai participé début septembre 2008 (j’avais 3 semaines de greffe!) à une marche dans Paris organisée par la FNAIR et l’association contre la polykystose, suivie d’un exposé/débat avec plusieurs néphrologues de renom.
Nous portions T-shirts et pancartes avec un slogan qui demandait aux passants de protéger leurs reins genre “le rein c’est votre vie”, ou quelque chose d’approchant (je ne me souviens plus exactement).
Le but était de sensibiliser l’opinion à se faire diagnostiquer et suivre dés les premiers symptômes de problème rénal.

Je ne comprends rien au message ci-dessus, mais il y a bel et bien une différence fondamentale entre le dépistage et la prévention:

La prévention permet aux personnes en bonne santé de ne pas tomber malade, en leur prodiguant des conseils d’hygiène de vie, et en les prévenant des dangers avant qu’elles soient atteintes. C’est essentiel, mais personne ne s’en occupe en France, même pas les sublimes héros que vous citez en exemple. Car la prévention ne rapporte rien au milieu médical, au contraire.

Le dépistage, par contre, permet d’annoncer à des personnes heureuses, insouciantes, et souffrant sans le savoir d’une maladie sans symptômes comme les nôtres, qu’elles sont atteintes de maladies incurables, que rien ne peut en ralentir le cours, et qu’elles finiront en dialyse.

Cela peut briser leur vie, sans aucune amélioration de leur santé, car rien n’arrête une insuffisance rénale entamée. C’est beaucoup plus contestable, car les conséquences de votre intervention n’apportent que du malheur et aucune solution. Sur le plan psychologique, il vaut clairement mieux ne pas savoir 10 ans à l’avance que sa vie est fichue. Et même sur le plan physique, la médicalisation ne ralentit pas grand-chose. Donc, on aura du mal à me convaincre des bienfaits du dépistage dans le cas des maladies incurables.

Les voilà d’ailleurs qui s’attaquent maintenant au dépistage d’Alzheimer. Vous auriez envie de savoir à 20 ans que vous finirez avec un Alzheimer et qu’il n’y a rien à faire pour l’éviter???

Bien Sur que prévention et dépistage ne veulent pas dire la même chose mais un seul mot peut amener aux deux c’est la communication.
Il est certain aussi, pour ceux qui le peuvent et le veulent, il est important de communiquer et d’amener tous les services publics, quels qu’ils soient à en parler. C’est un travail de longue haleine, et rien ne sert à chacun, ayant eu de mauvaises expérience dans le domaine de l’associatif d’en dégouter ceux qui se sentent à le faire. Il est évident que sans ce travail, on n’aboutit à rien. L’immobilisme est un des fléaux de ce pays et les artistes français en viennent à avoir plus de facilité de paroles en Belgique qu’en France, c’est un fait mais pas pour cela qu’il faut le transformer en banalité.
Cela fait 2 ans que l’on travaille sur Montpellier pour que ” la comédie de la santé” soit en direction de l’information sur le don d’organes. Il a fallu se batailler et convaincre les autorités à l’organiser. C’est chose faites mais le travail ( car c’en est un, doit continuer. C’est bien d’avoir des idées, d’en parler et de développer tout message en ce sens. Il me semble que c’est à la portée de tous. Bon courage à ceux qui le font, ou qu’ils soient, d’un village à une ville , d’un département à une région et plus si ils le peuvent.

http://www.montpellier.fr/1941-comedie- … ellier.htm