Je n’ai jamais fait aucune demande de reconnaissance en invalidité, officiellement, je n’ai jamais figuré dans cette catégorie. J’ai voulu, il y a trente ans, me forcer ainsi à faire aussi bien que les autres, sans soutien particulier, et ce que j’ai réussi à faire au bout du compte. Toutefois, je me rends compte que l’on a parfois intérêt à utiliser au maximum les possibilités du droit, notamment lorsque le reste du droit change brusquement.

Ainsi, la retraite ne m’a pas soucié, puisqu’elle était à 60 ans, et qu’en raison de ma durée de cotisation, je pouvais même partir un peu avant par différents dispositifs.

Aujourd’hui, la situation a basculé, et nous allons pour ma génération vers la retraite à 65 ans. Une exception est prévue pour les gens qui se sont déclarés en invalidité, puisqu’ils peuvent partir à 55 ans selon certaines conditions, dont l’une est le nombre d’années de cotisations depuis la reconnaissance officielle du handicap. La retraite anticipée est possible, non en fonction du handicap, mais en fonction de l’ancienneté du handicap.

N’a t-on pas créé ainsi une nouvelle inégalité, entre ceux qui ont choisi de ne rien demander à la société, et ceux qui ont opté pour un statut plus protecteur ?

La reconnaissance officielle du handicap a surtout un intérêt pour rentrer dans la vie active, pour s’intégrer au monde professionnel, puisque les entreprises ont une obligation d’emploi, et que le vivier des handicapés recrutables est restreint.

Je viens de me rendre compte que la reconnaissance permet peut-être d’entrer dans la vie professionnelle, mais qu’elle permet encore plus….d’en sortir !

Ce n’est pas négligeable à une époque où l’on a décidé de maintenir les sexagénaires en poste au détriment des plus jeunes.