Bonjour.

J’ai connu la dialyse, la greffe et re la dialyse. Aujourd’hui en dialyse, je me sens bien. La perspective d’une nouvelle greffe me terrifie si bien que cela fait des années que je suis inscrite sur la liste en contre-indication temporaire, ne me sentant absolument pas prête. Je pensais que cet état évoluerait avec les années, qu’un ras-le-bol de la dialyse s’installerait avec le temps…mais il n’en est rien. Mes peurs se font plus intenses à mesure que je prends de l’âge.
Pour moi et actuellement, la greffe rime avec contraintes, privations, effets secondaires des médicaments. Tout dans la greffe me fait peur, autant l’opération en elle-même, que les séjours à l’hôpital, les examens, les médicaments et leurs effets, les régimes (je n’en fais pas actuellement), les conduites hyper strictes à tenir (pas de bains de soleil par exemple), etc..
Lors de ma première greffe j’ai fait une dépression et pris 50 kilos, qui plus est. Ma situation aujourd’hui n’est pas la même et me protège peut-être de cela, mais j’ai toujours ce doute.

La greffe pour moi c’est savoir ce qu’on perd (la petite vie tranquille de dialysée) sans savoir ce que l’on gagne (un avenir très incertain). Je ne peux m’y résoudre.

Hélas, j’aimerais nous offrir à mon homme et à moi, un enfant…une grossesse que je sais plus plausible étant greffée. C’est la seule chose qui me ferait aller vers la greffe…mais pour l’instant, j’y vais à reculons.

Si vous avez perdu foi en la greffe puis l’avez retrouvée, par quelle(s) transformation(s), action(s) êtes-vous passé(e) ? Je m’interroge aujourd’hui, car je n’y arrive pas seule. J’essaye de penser à des gens pour qui la greffe se passe bien, mais rien n’y fait, je reste toujours aussi négative à ce sujet.
Et voir les progrès de la médecine qui se profilent, d’une greffe sans médicaments, un rêve à portée de doigts auquel j’ai peur de renoncer en me jetant dans une nouvelle greffe version ciclosporine et autres champignons (cellcept ?) destructeurs du corps, ça me fait vraiment rager.

Je me sens aujourd’hui plus abimée que lors de ma première greffe, donc moins apte à recevoir ce corps étranger.