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Franchises et restes à charge : des économies, oui, mais sans se tromper de cible.

« Je suis greffée du rein depuis 8 ans. Comme des millions d’autres malades graves et chroniques, je subis les immenses difficultés de l’hôpital à me soigner dignement, les déserts médicaux qui entravent mon suivi, les pénuries de médicaments qui mettent directement ma greffe en danger et me font vivre dans l’angoisse, et maintenant les attaques dirigées contre nous qui serions la cause de la crise dans laquelle s’enfonce notre système de santé. Courage, dites-le si vous voulez notre peau ! » nous écrit Gabrielle.

💣 6 janvier 2023 : le Président de la République dénonce « l’imprévoyance et la désinvolture » des malades.

💣 16 juin : la Direction de la Sécurité Sociale annonce qu’à compter du 1ᵉʳ octobre, la prise en charge des soins dentaires par l’Assurance maladie passera de 70 % à 60 %. À charge pour les mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance de compenser ce déremboursement.

💣 19 juin : le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, dénonce un système de santé fondé « sur la gratuité » et « l’irresponsabilité des patients » et réfléchit à augmenter les franchises appliquées sur les médicaments. Dans le même temps, la chasse aux arrêts de travail « de complaisance » est ouverte.

🔨 Cette « petite musique » devenue tonitruante montre à quel point les malades, et en particulier les plus graves, sont dans le collimateur. La menace est très claire : non seulement ils ont été abandonnés par un système devenu maltraitant faute de savoir s’adapter au nouveau monde post Covid, mais ils sont aussi stigmatisés et tenus pour responsables des dérives des dépenses de l’Assurance Maladie. Salauds de patients !

« Notre faute si nous sommes malades ? Notre faute si rien n’est fait depuis des décennies pour prévenir l’effondrement de l’hôpital ? Notre faute si nos médicaments sont négociés à des prix délirants ? Notre faute si nos industries de santé ont cédé au dumping social de la Chine et renoncé à la France ? Notre faute, l’absence de mesures efficaces contre la multiplication des pénuries ? Notre faute si nous vieillissons et coûtons collectivement plus cher à la Sécurité Sociale ? » poursuit Gabrielle. Salauds de vieux !

Renaloo dénonce de longue date le poids des restes à charge directs et indirects, l’injustice des franchises et autres forfaits.

📢 Nous affirmons notre indignation, notre inquiétude et notre opposition à toute mesure visant à pénaliser encore davantage celles et ceux qui n’ont pas choisi d’être malades, qui subissent au quotidien le fardeau de pathologies graves, l’exclusion socio-professionnelle et l’appauvrissement qui vont si souvent avec, et qui sont les premières victimes de l’impuissance des pouvoirs publics à réguler les pratiques professionnelles et industrielles.

Oui, il faut faire des économies, mais sans se tromper de cibles.

💰 Juste un exemple : au bas mot 200 millions d’économies à portée de main en développant la greffe rénale plutôt qu’en entretenant la rentabilité excessive de la dialyse, aux dépens des patients, qui conduit le système de santé à sur-financer des soins de mauvaise qualité, comme le souligne régulièrement la Cour des comptes.

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