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Greffe et cortisone : en prendre ou pas ?

 

Renaloo : Quel est l’état des lieux actuel sur l’usage de la cortisone après la greffe rénale ?

Pr Michèle Kessler : Cette molécule fait historiquement partie de l’arsenal thérapeutique de l’immunodépression dans le traitement dit « au long cours » proposé aux patients greffés à l’issue de la transplantation rénale. Toutefois, la littérature médicale internationale montre que les corticoïdes sont de moins en moins prescrits.

Dans une étude américaine récente (1), le constat est éloquent : en 2000, 4 % de patients sortaient de l’hôpital sans cortisone. En 2006, ce chiffre est passé à 33 %. Cette évolution est mondiale et des protocoles sans cortisone sont donc aujourd’hui proposés.

Pour autant, nous n’avons pas d’évaluation probante et suffisamment étoffée permettant de conclure qu’il s’agit d’un choix plus efficace que celui associant la cortisone. Le recul nous manque : la durée de vie moyenne d’un greffon est de 15 ans, il faudra donc encore attendre 10 ans pour connaître l’éventuelle modification de celle-ci sous l’influence de l’arrêt de la cortisone.

En d’autres termes, rien à ce jour ne prouve que la non-utilisation des corticoïdes au long cours est la meilleure option de sauvegarde du greffon et donc de survie à long terme.

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