Actualités

Greffe et cortisone : en prendre ou pas ?

 

Renaloo : Quelles seraient vos recommandations dans ce contexte ?

Pr Michèle Kessler : Je pense que l’opportunité d’arrêter la cortisone doit s’évaluer au cas par cas, en mettant bénéfices et risques en balance.

Utilisée à forte dose et longtemps, nous sommes tous d’accord pour dire que la cortisone présente des effets délétères indiscutables.

Mais dans le cadre du traitement immunodépresseur au long cours, si elle est prescrite à faible dose (autour de 5 mg), les effets secondaires sont mineurs. Cependant, ils sont probablement non nuls sur le long terme (ostéoporose, fragilité cutanée, cataracte…) et doivent, encore une fois, être mis en balance avec les risques évoqués précédemment en cas de non utilisation.

Je ne sous-estime pas l’inconfort que peuvent entraîner un acné ou un gonflement des joues, effets secondaires notoires. Quant à la légère augmentation du taux de triglycérides souvent observée, elle n’engendre pas de complications sérieuses. Des ajustements étant possibles dans le cas des patients obèses.

En tout état de cause, si l’arrêt des corticoïdes paraît tout à fait envisageable pour les patients dont c’est la première greffe et qui ne sont pas immunisés, il l’est en revanche beaucoup moins pour ceux qui présentent des anticorps anti HLA, qui ont déjà fait un rejet aigu ou qui n’ont pas reçu d’induction(5) au moment de la greffe.

Quelques années de recul seront encore nécessaires pour conclure de manière totalement fiable sur les bénéfices des protocoles sans cortisone.

 

Partagez

Plus de lecture

2 Commentaires

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *