Grippe à l’hôpital : 60% de décès dans les services de greffes

20 octobre 2003, Agence France Presse

La vaccination contre la grippe est recommandée pour le personnel soignant afin de protéger les patients, ont déclaré lundi des responsables du ministère de la Santé qui veulent tripler le nombre de professionnels de santé et du secteur médico-social vaccinés.

Seulement 15% des professionnels de santé ont été vaccinés contre la grippe en 2002-2003, selon une enquête Sofres.

“Il faudrait au moins tripler ce taux de couverture vaccinale”, a insisté devant la presse le Directeur général de la Santé William Dab, qui veut faire un “effort systématique pour faire comprendre aux soignants l’importance et l’enjeu” du vaccin, y compris dans les maisons de retraite.

Trois raisons plaident en faveur de la vaccination du personnel soignant : ils ont un “risque élevé” d’avoir la grippe, ils peuvent transmettre le virus à leurs patients, et, enfin, c’est une question de “sécurité sanitaire” pour éviter la désorganisation du système de soins, a-t-il expliqué.

Grâce aux campagnes en faveur de la vaccination, 68,5% des 65 ans et plus et le quart des personnes plus jeunes souffrant de maladies chroniques ont été vaccinées contre la grippe l’hiver dernier, selon l’assurance maladie.

Il faut “rendre encore plus difficile la chaîne de transmission virale”, en vaccinant le personnel soignant et les salariés du secteur médico-social qui sont au contact des personnes âgées, met en avant William Dab.

Les soignants grippés qui continuent à travailler, y compris dans des services hospitaliers de réanimation, chirurgie, gériatrie ou pédiatrie, menacent de contaminer des malades affaiblis.

Le taux de mortalité des grippes hospitalières peut grimper ainsi jusqu’à 33% – voire 60% – dans les services de greffes, selon le Pr Bruno Lina des Hospices civils de Lyon qui qualifie de “serial killers” les réfractaires à la vaccination.

La vaccination des professionnels de santé vise à réduire la transmission de “formes graves de la grippe, les complications secondaires et les décès dans la population à risque”, explique le Conseil supérieur d’hygiène publique.