Les anticorps, une piste pour traiter le diabète
23 juin 2005, Le Nouvel Observateur
Pour tenter de soigner le diabète de type 1, dit insulino-dépendant, des chercheurs français, belges et allemands ont testé une nouvelle thérapie chez l’homme et obtenus des résultats intéressants. L’idée est de s’attaquer aux racines de la maladie et d’empêcher la destruction des cellules du pancréas par des agents du système immunitaire. Le diabète de type 1 est en effet une maladie auto-immune : des lymphocytes T attaquent les cellules bêta productrices d’insuline. Or cette hormone est nécessaire à l’assimilation du glucose par les cellules. Les personnes diabétiques sont donc contraintes de vérifier leur glycémie plusieurs fois par jour et de s’injecter des doses d’insuline1.
L’équipe coordonnée par Lucienne Chatenoud (Inserm) a montré sur des souris diabétiques que l’injection d’un anticorps monoclonal pendant 5 jours dès le début de la maladie permettait de maintenir la production d’insuline par le pancréas. (…)
L’efficacité du traitement est meilleure chez les personnes qui avaient au départ la plus grande production d’insuline. Cela signifie que l’anticorps doit être donné le plus tôt possible. Cela n’est pas évident en pratique car les symptômes apparaissant lorsqu’une partie du pancréas est déjà détruite.
Une autre piste de traitement explorée par la recherche est la greffe de cellules bêta des îlots de Langherans. Cependant cela n’arrête pas le processus de destruction par les lymphocytes T. Il faudra peut-être combiner différents traitements pour lutter contre le diabète de type 1.