Les associations de patients se mobilisent contre la baisse des indemnités journalières
Les associations de patients se mobilisent contre la baisse des indemnités journalières
Dans un communiqué de presse commun, le CISS, la FNATH et l’UNAF dénoncent le projet de diminution du montant des indemnités journalières maladie. Annoncé lors de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2012, le projet de décret conduisant à cette baisse des indemnités journalières a été soumis le 11 octobre au conseil de la CNAMTS. Le CISS, la FNATH et l’UNAF ont voté contre ce projet de décret, rejoints en ce sens par la majorité des conseillers de la CNAMTS puisqu’aucun n’a voté pour (18 contre, 0 pour, 14 abstentions).
Une disposition qui s’ajoute aux multiples attaques contre les personnes en arrêt maladie : les patients se souviendront longtemps de cette année 2011, qui devait être celle « de leurs droits ».
Ce projet de décret tire gravement à conséquence pour les personnes salariées en arrêt maladie puisqu’il prévoit une diminution des indemnités journalières. La modification des règles de calcul (prenant en compte le salaire net au lieu du salaire brut) n’est évidemment pas anodine pour les malades : selon les propos mêmes de Xavier Bertrand, cette « baisse devrait être de l’ordre de 1 à 1,20 euro par jour d’arrêt pour un smicard » … soit entre 30 et 40 euros par mois pour cette même personne payée au SMIC, une somme qui ne lui est en rien négligeable. Le gouvernement entend ainsi économiser 220 millions d’euros sur un poste jugé trop dynamique depuis 2010.
Rappelons qu’il y a deux ans le Parlement adoptait la fiscalisation partielle des indemnités journalières des victimes du travail et que l’année dernière un décret (du 29 octobre 2010) modifiait déjà le mode de calcul des indemnités journalières pour en diminuer le montant.
Les associations dénoncent une politique qui tire à vue sur les populations les plus exposées aux conditions de travail dégradées et tous les travailleurs ponctuellement ou chroniquement malades.
Elles considèrent que ce projet de décret s’inscrit dans une logique punitive, qui n’en finit pas de s’en prendre aux malades, sur lesquels un climat de suspicion pèse injustement. Ce sont bien entendu les personnes le plus longtemps malades qui en sont les premières pénalisées, sous prétexte de lutter contre les fraudes. Réduire le taux de remplacement des indemnités journalières de cette population, c’est tout simplement porter une atteinte directe et substantielle à leur pouvoir d’achat dans un contexte de crise économique et de chômage jamais atteint dans le pays.