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Les greffes dérogatoires virales

Les greffes dérogatoires virales d’organes

Depuis 2005, un protocole spécifique a été mis en place pour donner aux malades un meilleur accès aux greffons : il autorise à titre expérimental le recours à des donneurs présentant des marqueurs infectieux vis-à-vis des virus de l’hépatite B et de l’hépatite C.

Les receveurs sont informés de cette possibilité et le cas échéant leur consentement libre et éclairé est recueilli préalablement à la greffe.

Une première évaluation de ce protocole porte sur la période allant de janvier 2006 à juin 2009, incluant une période minimale de suivi post greffe :

Virus de l’hépatite B (VHB)

Ces greffes dérogatoires ont permis d’augmenter le nombre de donneurs d’organes de 6 % (293) sur la période et l’activité de greffe de 7 % (617 receveurs).

  • L’évaluation confirme la possibilité de transplanter des reins provenant de donneurs ayant eu une hépatite B et étant guéris (négatifs pour l’antigène HBs et positifs pour les anticorps anti-HBc et anti-HBs). Ces données confirment celles de l’ensemble des organismes européens et américains de transplantation, qui pratiquent couramment ces greffes. En effet, aucun cas de transmission du VHB n’a été mis en évidence sur les 339 greffes rénales réalisées avec ce type de donneur sur la période.
  • L’évaluation conclut également à la possibilité de recourir aux donneurs ayant été en contact avec le virus de l’hépatite B (antigène HBs négatif, anticorps anti-HBc positif et anti-HBs négatif), sous réserve du respect strict chez les receveurs des mesures de prophylaxie et du suivi post greffe par les équipes. Aucun cas de transmission n’a été mis en évidence avec ce type de donneur sur les 90 greffes rénales réalisées sur la période.

Virus de l’hépatite C (VHC)

  • Les données sur les greffes à partir de donneurs positifs pour l’anticorps anti-VHC sont incomplètes ou contradictoires (13 greffes réalisées durant la période d’évaluation). Elles ne permettent pas de conclure à la faisabilité en routine de ce type de greffe. Il apparaît cependant nécessaire de laisser cette possibilité aux équipes de greffe, mais avec un encadrement modifié.

La durée de l’expérimentation était fixée à quatre ans et devait s’effectuer dans le cadre de protocoles dérogatoires de greffe définis par l’AFSSAPS.

L’ensemble des rapports d’évaluation est à présent en cours d’analyse au ministère de la santé et les dispositions réglementaires pérennisant ou non ces dispositions dérogatoires devront être prises avant la fin 2010.
 

Source : Agence de la biomédecine

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