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Les greffés recevant des inhibiteurs mTOR présentent moins de cancers précoces que ceux suivant des régimes à base de Cyclosporine

6 septembre 2004, Newswire

L’immunosuppression de maintien avec l’inhibiteur de TOR est associée à une réduction de l’incidence des malignités post-greffe.

Des nouvelles données tirées de la base de données OPTN/UNOS (Organ Procurement and Transplant Network/United Network for Organ Sharing)montrent que le risque relatif de développement d’un cancer suite à une greffe est réduit de façon significative chez les patients recevant une immunosuppression de maintenance avec des inhibiteurs mTOR, comparé aux patients recevant un traitement traditionnel avec des inhibiteurs de la calcineurine. Les immunosuppressions traditionnelles comme la cyclosporine ou le tacrolimus peuvent être associées à des taux plus élevés de cancer, résultant en un décès tardif chez un certain nombre de patients ayant reçu une transplantation, particulièrement ceux possédant des facteurs identifiés de risque accru de malignité.

Ces conclusions sont tirées d’une étude effectuée par des chercheursappartenant au United Network for Organ Sharing (UNOS) et à trois autresprogrammes américains de greffe. Cette étude a été présentée au congrès international de la Transplantation Society qui s’est tenu cette semaine à Vienne.

“Nous savons que les greffés courent un plus grand risque de contracter un cancer que la population en général, et, malheureusement, une immunosuppression excessive, surtout avec certains médicaments, est un important facteur contributif “, a déclaré le Dr. H. M. Kauffman, chercheur pour l’UNOS. “A mesure que de nouveaux médicaments sont disponibles, et qu’on élabore des régimes de traitement innovants, nous voulions savoir s’ils pouvaient avoir des effets sur ce taux de cancer. Il s’agit de la plus importante analyse du genre, permettant de comparer lesdifférents régimes, et elle démontre clairement que les inhibiteurs mTOR offrent d’importants avantages en matière de réduction des taux de malignité à court terme chez les greffés. L’étude a aussi identifié d’autres facteurs qui contribuent de façon considérable à l’augmentation du risque de malignité post-greffe, comme le fait d’être du sexe masculin, de race blanche, d’appartenir à une tranche d’âge plus élevée, de faire état de malignités précédentes et de suivre un traitement pour un rejet aiguë précoce.”

L’étude rétrospective s’est penchée sur plus de 36 000 patients ayant subi une première transplantation d’un rein unique entre 1996 et 2002. Les données montraient que seuls 0,78 % des personnes traitées aux inhibiteurs mTOR, (et dont plus de 97% ont reçu du sirolimus), ont contracté de nouveaux cancers au cours des deux ans qui ont suivi. Ce taux était sensiblement moins élevé que celui des patients traités aux inhibiteurs de la calcineurine (cyclosporine ou tacrolimus, 1,84 %; p<0,001). Une réduction considérable des incidences du cancer de la peau et des cancers de novo (prostate, poumon,rein, sein, côlon) a été notée. Cependant, l’incidence des maladies lymphoprolifératives post-greffe n’a pas baissé.

Dans le cadre d’une analyse à variables multiples ajustée aux risques, les patients traités par thérapie aux immunosuppresseurs à base de mTOR présentaient un risque relatif réduit de 47 % de contracter de nouveaux cancers (risque relatif 0,529, 95 % CI 0,355, 0,788) que ceux qui avaient reçu une thérapie à la calcineurine. Il s’agissait là d’une très importante réduction du risque relatif : p=0,0017.

“Ces résultats à court terme devront faire l’objet d’une évaluation àlong terme et être aussi évalués pour d’autres organes greffés comme le foie,le coeur et les poumons “, a précisé le Dr Kauffman.

Des tests sur les animaux indiquent que l’immunosuppression conventionnelle de la calcineurine favorise le développement du cancer plutôt qu’elle ne le bloque. On a démontré que les inhibiteurs de la calcineurine favorisent la progression du cancer et accélèrent la présence du facteur de croissance transformant bêta (TGF-B) qui est relié à l’évolution cellulaire caractéristique de l’envahissement. Par contre, les inhibiteurs mTOR semblentavoir un effet de croissance négatif sur les cellules malignes. Chez les animaux, ces inhibiteurs réduisent le TGF-B et le facteur de croissance vasculaire endothéliale (VEGF), et bloquent l’angiogenèse de la tumeur.

A propos des malignités et des greffes :

Les greffés présentent un risque plus élevé de développer un cancer en général (un à deux pour cent par année) et une incidence 15 à 20 fois supérieure de certains types de cancer. L’incidence générale reliée à toutes les malignités après une greffe du rein augmente au fil du temps et semble s’appuyer autant sur la durée que l’intensité de l’immunosuppression. Le cancer de la peau et les affections lymphoprolifératives post-greffe comme le lymphome non hodgkinien sont les types de cancers que l’on voit le plus souvent après une greffe. D’ailleurs, les risques de cancers du col de l’utérus, du sein et colorectal augmentent également.

A propos d’UNOS

Organisme privé sans but lucratif, UNOS gère le système national de greffes d’organes et maintient la base de données de renseignements sur les greffes médicales la plus complète au monde, en vertu d’un contrat passé avec le gouvernement fédéral. UNOS exploite aussi le système d’échange d’organes informatisé 24 heures sur 24, assortissant les organes donnés aux patients inscrits dans la liste d’attente nationale de greffes d’organes. UNOS vise à accroître les dons d’organes grâce à l’éducation et améliorer la réussite des greffes au moyen de la recherche fondée sur les résultats et l’établissement de politiques. L’importance de la base de données des greffes repose sur les déclarations consciencieuses des 469 organismes membres d’UNOS. Les travaux connexes ont en partie été appuyés par un contrat de la Health Resources and Services Administration.

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