Les nouvelles ambitions de la transplantation d’organe
17 décembre 2002, Le Quotidien du Médecin
La transplantation d’organe est devenue courante, voire banale, et on dénombre désormais quelque 50 000 greffes chaque année à travers le monde. Depuis la première transplantation cardiaque, tentée en 1967 par Christian Barnard, en Afrique du Sud, les progrès réalisés ont été considérables, grâce notamment à la mise au point de traitements immunosuppresseurs de plus en plus fiables.
Tant et si bien que la greffe de rein est désormais considérée comme la meilleure option pour les patients atteints d’une insuffisance rénale grave. Le taux de survie est plus élevé après transplantation que sous dialyse et, au final, le traitement se révèle moins onéreux. Ce qui explique en partie que la transplantation de rein et de rein-pancréas compte aujourd’hui pour 50 à 60 % de l’ensemble des greffes.
Le taux de survie des patients ayant bénéficié d’une greffe de rein a doublé depuis 1988 et atteint désormais dix à douze ans, en moyenne*. Certains records permettent de fonder de réelles espérances pour l’avenir, par exemple ce malade encore vaillant quarante ans après une greffe de rein, cet autre, toujours en vie vingt-trois ans après une greffe cardiaque. Les ambitions de la transplantation ne se limitent donc plus à l’opération chirurgicale elle-même ou à empêcher le rejet du greffon. Promouvoir et optimiser le don d’organe reste LA grande priorité. Mais pas seulement.
Le manque d’organes est cependant le problème crucial. Le taux de 15 à 30 dons d’organe par million d’habitants dans les pays occidentaux demeure très insuffisant. Les listes d’attente ne cessent de s’allonger et comptent leurs morts… En Grande-Bretagne, seulement un tiers des patients inscrits sur liste d’attente au 31 décembre 1996 avaient bénéficié d’une greffe en 1999. Aux Etats-Unis, où quelque 21 665 transplantations sont effectuées chaque année, 75 000 patients attendent un don d’organe. En fait, le fossé ne cesse de s’accroître entre l’offre et la demande. Il est donc essentiel de promouvoir le don d’organe et d’optimiser la durée de vie des organes greffés.
Limiter les effets secondaires
Les Laboratoires Roche participent activement à ce double combat pour la vie. Distributeurs de CellCept, une nouvelle génération d’immunosuppresseur (mycophénolate mofétil – MMF -, inhibiteur de la prolifération des lymphocytes), Roche soutient la recherche à travers sa fondation (fondation Roche pour la recherche en transplantation d’organes, ROTRF) et finance un programme extensif d’études cliniques visant à une meilleure efficacité et à une moindre toxicité des traitements immunosuppresseurs au long cours. Car la trithérapie immunosuppressive que l’on utilise actuellement (stéroïdes + inhibiteur de la calcineurine (CNI) + antiprolifératif) peut produire des effets secondaires qui menacent le greffon.
Avec CellCept, Roche participe à la plus vaste étude jamais engagée sur la greffe de rein : ELITE (Efficacy Limiting Toxicity Elimination) – Symphony Study*. L’objectif de cette étude, qui s’appuie sur une cohorte de 1 300 patients, est de démontrer que la combinaison d’immunosuppresseurs à faible toxicité (MMF, daclizumab, corticostéroïdes) permet de réduire le dosage des molécules les plus néfastes (ciclosporine, tacrolimus, sirolimus) tout en maintenant l’efficacité du traitement. Les résultats de cette étude, qui commence à peine, devraient ouvrir la voie à des traitements immunosuppresseurs aux effets secondaires limités et ajustables au cas par cas.
Une piste sérieuse qui devrait permettre d’accroître encore l’espérance de vie des receveurs d’organes.
*Ndlr : Il y a manifestement une confusion entre l’espérance de vie du receveur et la demie vie du greffon…
Hélène Grillon