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Maladies chroniques : l’Etat fait un premier pas dans la réforme de la prise en charge

Les affections de longue durée représentent l’essentiel de la croissance des dépenses
 

Le régime des affections de longue durée concerne moins de 15 % des assurés mais les deux tiers des dépenses et près de 90 % de leur progression. Conséquence du surpoids et de l’obésité, le diabète progresse particulièrement vite.

Incontournable. Le régime des affections de longue durée, qui ouvre droit à une prise en charge à 100 % des soins liés aux patho-logies graves ou chroniques, concerne 8,6 millions de personnes pour le régime général des salariés du privé. Soit une personne sur sept. Logiquement, ce sont de très gros consommateurs de soins. Ils concentrent près des deux tiers des dépenses remboursées, et presque 90 % de la croissance de ces dépenses.

Cette population augmente de 3,5 % à 4 % par an. Depuis 2005, la progression est moins vive que dans les années 1990 et au début des années 2000, mais elle est néanmoins préoccupante étant donné les sommes en jeu. Et elle paraît inéluctable.

D’abord à cause de la croissance démographique et du vieillissement de la population. Ces deux facteurs expliquent à hauteur de 40 % la croissance du nombre de personnes en ALD. La majorité des malades sont en effet des personnes âgées. L’âge moyen frôle les 62 ans, et le taux de prévalence explose avec l’âge : entre 65 et 69 ans, la moitié des hommes sont en ALD, et le taux dépasse 75 % à partir de 90 ans (voir graphique).

Explosion du diabète
Pour les 60 % restants, la croissance s’explique par l’augmentation de la prévalence des maladies à un âge donné. Les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète sont responsables de plus de 80 % de la croissance. L’explosion du diabète, en particulier, est spectaculaire. « Dans un contexte d’augmentation du surpoids et de l’obésité », le nombre de diabétiques devrait continuer à progresser « à un rythme annuel de l’ordre de 8 % » au cours des prochaines années, estime l’assurance-maladie. Une progression due à l’incidence de la maladie, mais aussi au fait qu’on la soigne mieux, ce qui fait baisser la mortalité.

L’amélioration de la prise en charge de certaines maladies tend en effet à accroître le nombre de personnes en ALD. Ainsi pour les cancers, près de 800.000 personnes malades sont en affection de longue durée depuis plus de cinq ans. « Les maladies graves sont de plus en plus chroniques », souligne la CNAM.

Autre phénomène inquiétant, de plus en plus de patients souffrent de plusieurs maladies en même temps, par exemple le diabète et l’hypertension.
 

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