Médicaments : les franchises peu efficaces sur les comportements des malades
Médicaments : les franchises peu efficaces sur les comportements des malades
Introduites, malgré les nombreuses protestations, notamment de la part des associations de patients, les franchises médicales semblent être peu efficaces sur le comportement des malades.
C’est ce qu’indique une étude de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes). Pour rappel, la franchise médicale est une taxe de 50 centimes d’euros appliquée sur chaque boîte de médicaments. Cette taxe n’est remboursée ni par la Sécurité sociale ni par les complémentaires santé.
Cette mesure, mise en place par Roselyne Bachelot, avait deux objectifs : créer des ressources financières supplémentaires pour combler une partie du trou de la Sécurité sociale et pousser les personnes malades à “réguler leur consommation de médicaments”.
Selon l’étude de l’Irdes : seuls 12 % des personnes malades disent avoir “modifié d’une manière ou d’une autre leur mode de consommation”. Parmi elles, 64 % “ont décidé de n’acheter qu’une partie des médicaments prescrits” et “33,5 % ont repoussé dans le temps l’achat de certains médicaments prescrits”, précise l’étude. Enfin, 28 % “ont discuté avec le médecin pour réduire leurs prescriptions, ce que le médecin a accepté de faire dans huit cas sur dix”.
L’étude confirme que les franchises, qui s’appliquent quels que soient la nature du médicament, le niveau de ressources et l’état de santé des personnes, pèsent plus fortement sur les personnes à faibles revenus. “La probabilité de déclarer avoir modifié ses achats est de sept points plus élevée chez les personnes gagnant moins de 870 euros par mois, comparés à ceux gagnant plus de 1.167 euros par mois”, indique l’Irdes. Ce sont aussi les personnes les plus malades qui ont le plus souvent modifié leur comportement, note l’étude, qui en déduit “une perte d’accès aux médicaments” pour les plus fragiles.
Voir l’étude sur le site de l’IRDES