Projet de loi sur la sécurité sociale : Colère des diabétiques face au déremboursement de l’auto-traitement
8 septembre 2004, Le Journal de Saône et Loire
L’association française des diabétiques (A.F.D.) réagit vivement contre le projet du ministère de la santé de dérembourser partiellement les dispositifs d’autocontrôle et d’autotraitement du diabète (en modifiant l’actuelle nomenclature). Chantal Berger, présidente de l’A.F.D pour la Saône-et-Loire et la Bourgogne, et administrateur national de l’association, a du mal à maîtriser sa colère : ” On nous a montrés en exemple pour l’efficacité de nos campagnes de dépistage, notamment au cours du congrès mondial de diabétologie en Août 2003 à Paris, parce qu’on avait compris qu’il fallait enrayer ce qui devenait un véritable problème de société ! Mais à quoi cela sert-il d’avoir fait tout cela si on décide maintenant de dérembourser le traitement ! “.On compte 58 000 personnes atteintes du diabète en Bourgogne dont 52 000 seulement se soignent, en Saône-et-Loire 18 000 diabétiques sont identifiés.
Le projet de modification prévoit de diminuer le taux de 100 % de remboursement sur les matériels et les produits nécessaires au traitement quotidien de cette maladie.” C’est une discrimination à l’égard des diabétiques dont on assimile le traitement à une médecine de confort ! Avec l’autocontrôle et l’autotraitement la France est à la pointe de la thérapie en diabétologie. On veut faire marche arrière ? Restreindre l’accès aux outils d’autotraitement, c’est vouloir ramener les diabétiques dans une situation de prisonnier de leur handicap et freiner la prévention de toutes les complications que le diabète entraîne (les amputations, la cécité, les mises sous dialyse, etc.) “.
L’association monte d’autant plus au créneau qu’elle dénonce une absence totale de concertation sur ce projet, et un silence total du ministère en dépit des demandes d’explication envoyées durant l’été. Elle a donc décidé de mettre la question sur la place publique et d’en informer parallèlement tous les députés.
M.-C. Baron-Fagé