Qualité de l’hémodialyse en France : quel accès à des séances plus longues ou plus fréquentes ?
📍 Des séances de dialyse plus longues ou plus fréquentes pour améliorer la qualité du traitement.
Le format « conventionnel » de l’hémodialyse, de trois fois quatre heures par semaine, ne permet de reproduire que moins de 15% d’une fonction rénale normale.
Il ne constitue donc qu’un médiocre palliatif au fonctionnement continu, vingt-quatre heures par jour, de reins en bonne santé.
🥇 Des séances plus longues ou plus fréquentes permettent de s’en rapprocher d’avantage et d’améliorer qualité de vie, espérance de vie, et tolérance du traitement. Les patients qui peuvent bénéficier de séances d’hémodialyse plus longues ou plus fréquentes témoignent ainsi des améliorations importantes de leur santé qu’ils constatent.
⛔️ Cependant, les possibilités de recevoir des dialyses plus longues ou plus fréquentes restent très limitées en France, comme le montrent les données du rapport REIN 2022, fraichement publié, qui apporte des informations précieuses sur les plus de 51.000 patients dialysés dans notre pays.
➡️ Seulement 8% des patients ont des séances d’hémodialyse d’une durée supérieure à 4h.
➡️ Moins de 200 patients sont en hémodialyse longue nocturne en France et leur nombre diminue chaque année
- 237 patients (sur plus de 51.000, 0,6%) sont traités en hémodialyse longue (plus de 6h, 3 fois par semaine)
- Ce nombre est en diminution de près de 30% depuis 5 ans (325 en 2017) 🚨
- Pour 197 de ces patients, ces séances on lieu la nuit (83%), on parle alors d’hémodialyse longue nocturne.
Cette modalité n’est toujours pas proposée dans de nombreuses régions : Champagne-Ardenne, Aquitaine, Poitou-Charentes, France Comté, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Centre, Corse, ainsi que l’ensemble de l’Outre-Mer.
Seule la Bretagne propose cette technique de façon assez large (près de 5% des patients).
➡️ Moins de 500 patients en France (1,2%) sont traités en hémodialyse quotidienne à bas débit (au moins 5 séances par semaine, pour des durées de 2 à 3h), le plus souvent à domicile. Ce taux varie de 0 à 4,7% selon les régions. Cette modalité est, elle, en augmentation, elle ne concernait que 250 patients en 2017, mais elle reste très faible et très peu accessible dans beaucoup de régions.
➡️ Au total, plus de 9 patients sur 10 subissent une dialyse de 4 h (ou moins), 3 fois (ou moins) par semaine, sans accès possible à une meilleure qualité de traitement. La “dose” de dialyse minimale recommandée est de 12h par semaine en 3 séances.
On ne peut qu’espérer que la réforme en cours du financement de la dialyse, qui vise notamment à prendre en compte la qualité du traitement dans la tarification, permettra à cette situation d’évoluer, et à chacun d’accéder à la modalité de dialyse qui lui conviendra et sera optimale pour elle ou lui.
Et vous, avez-vous déjà bénéficié d’une dialyse plus longue ou fréquente ? Avez-vous demandé à y accéder ? Que vous a t-on répondu ? Souhaiteriez-vous la possibilité de tester ces alternatives, au moins pour quelques séances, pour constater leurs effets ? Racontez-nous !
🎥 Retrouvez nos documentaires vidéos sur l’hémodialyse longue nocturne
*Locatelli F, Del Vecchio L. Dialysis dose and mortality: where is the limit?. Nephrol Dial Transplant. 2021;36(12):2170-2172. doi:10.1093/ndt/gfab265
Accueil › Forums › Rapport REIN 2018 : qui sont les patients dialysés et greffés en France et comment sont-ils soignés ?
Le rapport REIN 2018 a été rendu public en juillet 2020. Il propose des informations chiffrées sur l’ensemble des patients traités par dialyse ou gref
[Voir l’intégralité de l’article: Rapport REIN 2018 : qui sont les patients dialysés et greffés en France et comment sont-ils soignés ?]