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Syndrome des jambes sans repos : Une maladie neurologique mieux définie et mieux traitée

21 février 2005, Le Quotidien du Médecin

Le syndrome des jambes sans repos (Sjsr) n’est considéré comme une véritable entité neurologique que depuis quelques années. Il reste sous-diagnostiqué, alors que sa prévalence est élevée, qu’il peut perturber lourdement la qualité de vie et le sommeil des patients, et qu’on dispose de traitements permettant de l’améliorer.

Paradoxalement, le Sjsr est une maladie neurologique pour laquelle le neurologue n’est que rarement consulté. On sait depuis l’étude INSTANT qu’en France le Sjsr concerne 8,5 % de la population, 2 % pour les formes sévères. Selon une autre étude*, ces formes sévères qui gênent particulièrement le patient dans sa vie quotidienne ne donnent lieu à une consultation que dans la moitié des cas, parmi lesquels 5 à 10 % seulement voient un neurologue.
Le diagnostic est clinique et repose sur les données de l’interrogatoire, avec une définition précise qui permet de rattacher au Sjsr ces ” impatiences ” qui appartiennent aussi à la séméiologie de l’insuffisance veineuse chronique avec laquelle le Sjsr est fréquemment confondu.
(…)
Ces symptômes provoquent des troubles du sommeil, des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes multiples avec leur corollaire, fatigue et somnolence diurne excessive, d’autant que des mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil sont fréquemment associés (80 % des cas de Sjsr). Certains patients ne sont qu’occasionnellement gênés, mais, pour d’autres, la répétition de ces symptômes plusieurs fois par semaine finit par peser lourdement sur leur activité socioprofessionnelle et familiale.

(…). Des causes de Sjsr doivent être systématiquement recherchées, au premier rang desquelles la carence martiale (le fer est un cofacteur de la transmission dopaminergique dont le dysfonctionnement est très souvent mis en cause dans la physiopathologie de cette affection), mais aussi l’insuffisance rénale dialysée, (…).

Divers traitements sont utilisés depuis longtemps, mais ce n’est que très récemment qu’on a pu disposer d’études contrôlées permettant de démontrer réellement leur efficacité. (…)

Dans les formes modérées à sévères, qui concernent en France 150 000 à 180 000 personnes, les agonistes dopaminergiques représentent le traitement de première intention. Le ropinirole est le seul à avoir obtenu l’AMM dans l’indication ” traitement du syndrome des jambes sans repos idiopathique modéré à sévère, responsable de perturbations du sommeil et/ou d’un retentissement négatif sur la vie quotidienne, familiale, sociale et/ou professionnelle “. En cas d’échec, on peut envisager la L-dopa avec prudence, du fait des phénomènes de rebond et/ou d’augmentation des symptômes. Si les dopaminergiques sont contre-indiqués, inefficaces ou mal tolérés, on pourra recourir aux benzodiazépines, aux opiacés ou aux antiépileptiques en mono- ou polythérapie (hors AMM). Dans les Sjsr secondaires, le traitement initial est celui de la cause, un traitement spécifique n’est institué que s’il se révèle insuffisant.

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