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transplantation : intérêt des protocoles de désimmunisation

transplantation : intérêt des protocoles de désimmunisation

Les patients qui présentent une sensibilisation HLA (du fait d’une transplantation antérieure, d’une grossesse ou d’une transfusion sanguine) ont des difficultés importantes à accéder à la greffe, faute de trouver un donneur compatible. Ils ont en effet développé des anticorps anti-HLA susceptibles de provoquer le rejet de la plupart des greffons qui pourraient leur être proposés.

Une telle situation peut aussi se produire lorsque le patient a un donneur vivant volontaire, mais le cross match est positif. Une solution a donc été proposée dans ces cas-là : greffer avec donneur vivant après un protocole de désimmunisation. Il était important de savoir si cette pratique donne un bénéfice de survie par rapport aux patients qui reçoivent un rein HLA compatible. D’où l’étude de Robert Montgomery et coll., dont les résultats sont publiés dans le « New England Journal of Medicine ». Ce nouveau travail concernait 211 sujets présentant une sensibilisation HLA et qui ont été désensibilisés par plasmaphérèse et immunoglobulines I.V. à faible dose puis greffés (groupe traité). Ces patients ont été comparés, en termes de décès, à deux groupes contrôles de patients sur liste d’attente : groupe de patients poursuivant la dialyse (groupe dialyse seule) et patients soit transplantés, soit dialysés (groupe dialyse-greffe).

Dans le groupe traité, les taux de survie ont été de : 90,6 % à un an ; 85,7 % à trois ans ; 80,6 % à cinq ans et 80,6 % également à huit ans. À titre comparatif, ces taux ont été de :

– 91,1 %, 67,2 %, 51,5 % et 30,5 % dans le groupe dialyse seule ;

– 93,1 %, 77,0 %, 65,6 % et 49,1 % dans le groupe dialyse ou greffe.

Par rapport à l’attente d’un organe compatible, la transplantation avec donneur vivant après désensibilisation procure un bénéfice de survie significatif, concluent les auteurs. À huit ans, cet avantage de survie est presque doublé. Ces résultats montrent que des protocoles de désensibilisation peuvent aider à surmonter des barrières d’incompatibilité dans les transplantations rénales avec donneur vivant.

D’après le Quotidien du Médecin du 28/07/2011 et « N Engl J Med », 28 juillet 2011, pp. 318-326.

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