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Un test prédictif des rejets aigus de greffe rénale

3 avril 2003, Reuters Santé

Traduction de l’article d’Hannah Cleaver

Des scientifiques allemands ont développé une procédure de test destinée aux transplantés rénaux, qui serait capable d’identifier les signes précoces de rejet aigu.

Ce test est basé sur la mesure des concentrations sanguines du CD 30 soluble, une protéine présente à la surface de certains globules blancs. Une étude effectuée sur une population de 4000 patients, publiée l’an dernier, a en effet prouvé que plus cette concentration était élevée, plus le risque de rejet était important.

“Ce taux sanguin est incontestablement un facteur prédictif, et nous essayons à présent de quantifier son importance exacte en fonction de la période post-greffe, de façon à anticiper les rejets potentiels.” explique le Dr Suesal, qui participe à ce projet.
“De plus, nous pensons également qu’il sera possible d’utiliser ce marqueur en période pré-greffe, pour mieux choisir et doser les thérapies immunosuppressives en fonction des caractéristiques du patient. Les futurs greffés identifiés comme étant “à risque” seront soumis à des doses plus importantes d’office, pour mieux prévenir les rejets, et pour ceux qui le seront moins, nous pourrons utiliser traitement plus légers, et minimiser les effets secondaires comme les risques infectieux ou de cancers.”

En février dernier, l’équipe du Professeurr Gerhard Opelz, de l’Hôpital universitaire d’Heidelberg a publié les résultats d’une étude préliminaire utilisant cette technique chez 45 patients, durant les jours qui ont suivi leur transplantation. Des dosages élevés de CD30 ont permis de prévoir une crise de rejet aigu plusieurs jours avant qu’elle ne soit identifiable par biopsie du rein transplanté, et a fortiori par une élévation de la créatinine sanguine.

“A l’heure actuelle, lorsqu’il y a une suspicion de rejet, nous effectuons une biopsie du greffon une dizaine de jours après la greffe. Mais c’est une procédure invasive.” explique Suesal. “Ce que nous tentons de faire, c’est d’être en mesure de prévoir ce rejet par l’immunologie. De cette façon, nous pourrons identifier les malades sur le point de faire un rejet trois à cinq jours seulement après la greffe”.

“Nous avons des traitements anti-rejet très efficaces, mais qui ont des effets secondaires. Ils pourraient ainsi être réservés aux malades qui en ont réellement besoin. Nous nous orientons vers une prodédure où nous effectuerions deux mesures des taux sanguins de CD30 durant la première semaine post transplantation, puis deux autres jusqu’au 22ème jour.
Le test est bon marché (autour de 5 euros) et facile à mettre en œuvre, et nous avons les résultats en quatre heures.”

Une nouvelle étude à grande échelle est en cours pour confirmer ces résultats, elle devrait être terminée d’ici la fin 2003.

Sources : Journal of the American Society of Nephrology 2002;13:1650-1656; Transplantation 2003;75:421-423.

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