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🌍 Le Lancet sonne l’alarme : la crise mondiale de la maladie rénale chronique ne doit plus être négligée !

Dans un éditorial publié cette semaine, Le Lancet alerte sur la menace croissante que représente la maladie rénale chronique (MRC), encore trop ignorée par les décideurs malgré son impact massif sur la santé publique.

La MRC évolue longtemps sans symptômes. 

Cette invisibilité explique en partie pourquoi elle reste si peu diagnostiquée et insuffisamment prise en compte. Pourtant, les chiffres sont sans appel :

📌 788 millions de personnes dans le monde vivaient avec une MRC en 2023 (5,9 M en France).

📈 La fréquence et la mortalité augmentent depuis 1990.

❤️ 11,5 % des décès cardiovasculaires sont liés à une dysfonction rénale.

💰 Les coûts directs (MRC diagnostiquée + dialyse + greffe) dépasseront 400 milliards $/an d’ici 2027 dans 31 pays. 

🇫🇷 En France, le coût pour le système de santé des 100.000 patients dialysés et greffés atteint les 4,5 milliards € par an (Assurance Maladie), indépendamment des dépenses considérables et mal évaluées liées aux complications des très nombreux patients atteints de MRC avant le stade de dialyse ou greffe. 

Pour les personnes concernées, le fardeau est immense : espérance de vie et qualité de vie diminuées, restrictions, exclusion socio-professionnelle, charge mentale, etc. 

Un déficit de dépistage massif

L’éditorial souligne des constats alarmants : 

🔬 dans les pays riches, 64 à 96 % des MRC de stade 3 ne sont pas diagnostiquées.

🎯 Moins de la moitié des patients diagnostiqués savent qu’ils sont atteints.

🩺 Seuls un tiers des médecins généralistes européens se sentent pleinement confiants pour dépister, diagnostiquer et prendre en charge la maladie rénale chronique.

🧪 Le dépistage par mesure de l’albuminurie, élément clé du diagnostic de la MRC, est très insuffisamment réalisé, même chez les personnes à risque (diabète, hypertension).

🇫🇷 En France, selon l’Assurance Maladie, le taux de dépistage de la MRC chez les personnes diabétiques est d’environ 60 %, et aux alentours de 40 % pour l’ensemble de la population à risque hors diabétiques. Diabète et hypertension représentent environ la moitié des causes de dialyse. 

Pourtant, dépister tôt permet de ralentir voire de stopper la progression de la MRC mais aussi de prévenir les complications cardiovasculaires.

Des avancées thérapeutiques majeures

Le Lancet met en avant les progrès récents des thérapeutiques, comme les inhibiteurs de SGLT2, les agonistes GLP-1, ou la balcinrénone, qui peut agir en synergie avec un sartan et un iSGLT2 pour limiter l’albuminurie.

Ces traitements offrent une réelle possibilité de réduire le recours à la dialyse et à la greffe, mais aussi de protéger le cœur et les reins. 

À condition d’en garantir l’accès équitable.

Un tournant politique : la résolution de l’Organisation mondiale de la santé sur la santé rénale

Adoptée au printemps 2025, à l’issue d’une mobilisation importante à laquelle Renaloo a participé, elle appelle les États à :

✔ prévenir davantage,

✔ dépister plus tôt,

✔ lutter contre les facteurs de risque (diabète, hypertension, obésité),

✔ améliorer l’accès à des soins rénaux de qualité.

👉 Comme le conclut Le Lancet, détecter et traiter la MRC à temps est une opportunité unique d’éviter des millions de complications, de sauver des vies et de réduire les inégalités.
Il est urgent que les États la saisissent pleinement.

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