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Sujet
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J’avais 16 ans lorsqu’on m’a diagnostiqué une insuffisance rénale. Mon médecin à failli me conduire à la morgue, n’ayant pas jugé utile de me faire implanter une fistule jugulaire alors que ma créatine grimpait inexorablement. Lorsque ce taux aura atteint le taux de 124 (normes : 11-13), j’ai dû faire face la plus grande peur de la jeune fille que j’étais : Le cathéter.
J’ai ainsi entamé la dialyse. Bizarrement, j’ai su rester la même fille joyeuse et drôle. Je n’avais pas le choix. J’étais heureuse.
Lorsqu’un an plus tard, on a implanté en moi le rein de ma mère malgré mon refus, j’ai pensé que ma vie allait changer.
Effectivement, elle a beaucoup changé.
Tout commence lorsque je ne reconnais pas la personne qui me faire face sur le miroir. Personne n’aura pris le soin de me prévenir des effets secondaires des corticoïdes.
Ensuite, vient le régime : sans sucre, ni gras ni sel. Autant dire sans goût.
J’essaie de respecter scrupuleusement, mais je prends quand même un peu de poids.
Je relativise, je glisse au dessus des insultes mais suis le régime à l’excès.
Bientôt, je n’arriverais plus à manger grand-chose.
Puis, le plaisir gustatif me manque. Stresse, manque affectif et lassitude me conduisent à céder : je me jette sur n’importe quoi. Sauf que je ne l’assume pas, ne supporte pas mon estomac aussi plein.
Lorsque je perds mon second baccalauréat, je décide de réagir : on me prescrit des antidépresseurs.
Dix mois de traitements et tout revient dans l’ordre. Joie retrouvée et réussite sur le plan des études.
Mais le suivi médical de la greffe rénale est quasi nul. Lorsque je parle de mes troubles alimentaires à mon pseudo médecin, il me dit de continuer à ne pas manger à midi, que je ne grossisse pas. Lorsque je lui demande de diminuer ma dose de corticoïde, il dit ne pas vouloir prendre de risques (10 mg/jr mais certains s’en passe bien !) et lorsque j’essaie de lui parler de mon régime, il dit que je peux manger demi-salé sans plus de précision.
J’essaie de le voir depuis septembre.
Aujourd’hui, j’ai 22 ans, je réussi dans le domaine professionnel et je vis une très belle histoire d’amour, mais tout ça risque de me glisser entre les mains. Depuis des mois déjà, je ne gère plus du tout mes troubles alimentaires, ne connais plus de répit, angoisse pour un rien et deviens agressive.
J’ai vu un psychologue,
J’ai vu un nutritionniste,
Et je cherche un bon néphrologue.
Du fric pour rien parce que personne ne semble pouvoir (ou vouloir) m’aider.
Pour information, je suis algérienne, greffée en Jordanie. Tout ça se passe sur Alger.Une greffée rénale algérienne.
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